«Vrais ou faux profit warnings: Où est passé le CDVM?». L’Economiste, dans son édition du 16 mars, se pose la question. A juste titre, d’ailleurs. Le quotidien rappelle cette particularité de la saison de publication des résultats 2014 par les sociétés cotées: «La liste des profit warnings se rallonge avec le dernier en date, Involys». Il s’agit ni plus ni moins de la 7ème alerte annonçant une dégradation baisse des bénéfices émises par les sociétés cotées. Un record!
Le quotidien économique relativise l’impact de ces profit warnings sur la place financière. «A part quelques mouvements de panique ponctuels, la Bourse semble imperturbable face à cette succession d’annonces», peut-on lire. Un analyste cité par l’Economiste explique d’ailleurs que la baisse des bénéfices est souvent consommée avant la publication des profit warnings. Il va jusqu’à enfoncer le clou: «Les institutionnels sont généralement actionnaires dans les sociétés cotées, ce qui leur facilite l’accès à l’information». Comprenez, la fuite d’information profite aux grands investisseurs alors que les petits porteurs paient les pots cassés, car informés relativement sur le tard…
L’Economiste pointe, d’ailleurs, du doigt les retards exagérés de ces alertes sur résultats. «L’émission d’un profit warning s’impose normalement deux semaines après la clôture des comptes. Excepté Samir, qui a publié la sienne avant la fin de l’année 2014, l’alerte des autres émetteurs est intervenue plusieurs semaines, voire trois mois après la clôture des comptes», relève le quotidien qui soulève aussi la pertinence des alertes et les manipulations qui biaisent le marché à ce niveau ainsi que les sanctions peu dissuasives du non respect de la publication des profit warnings. Et le quotidien d’insinuer en conclusion que le CDVM, gendarme du marché boursier, devrait se porter garant de la disponibilité de l’information pour tous…
