Quelques jours après le déconfinement, les stations-service affichent des prix en hausse pour les carburants, variant selon les réseaux de distribution, de 25 à 35 centimes le litre. Le gasoil passe ainsi à 8,25 DH/litre en moyenne, et l’essence sans plomb à 9,24 DH/litre, alors même que sur les marchés internationaux, le cours du pétrole évolue toujours en dessous de la barre des 40 $ le baril, et que depuis lundi dernier, il a entamé un nouveau cycle baissier, dans le contexte de crainte d'une nouvelle vague de contaminations au Covid-19 et de reconfinement un peu partout dans le monde.
Au Maroc, les réseaux des distributeurs affichent des différentiels de prix très minimes, aux alentours de 1 centime, alors que les prix sont libéralisés dans le Royaume depuis décembre 2015.
Après plusieurs vaines tentatives de membres de plusieurs commissions parlementaires, qui ont tenté de contraindre les pétroliers à jouer pleinement le jeu de la concurrence entre eux, l’Etat a fini par ouvrir une grande enquête en 2018, pour lever le voile sur ces pratiques.
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Le Conseil de la concurrence, qui s’est saisi du dossier en 2018, vient en effet d’établir que les pratiques anticoncurrentielles existent sur ce marché, et ce, depuis sa libéralisation en décembre 2015. Le rapport des enquêteurs est sans équivoque: ces pratiques sont devenues récurrentes, et il s'agit là de questions éminemment économiques, mais aussi politiques et sociales, qui préoccupent d'ailleurs l’opinion publique.
Les griefs retenus par les membres de ce conseil contre le Groupement des pétroliers du Maroc (GPM) sont multiples: «existence d’une décision d’association d’entreprises et de pratiques concertées, ainsi que la collecte, l’échange et la diffusion d’informations commerciales sensibles entre les opérateurs membres du GPM».