Dans un exposé devant la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’environnement à la Chambre des représentants, Abderrahim El Hafidi a précisé que la facture énergétique s’était élevée en moyenne à près de 21 milliards de dollars au cours des quatre dernières années.
Il a dit s’attendre à une augmentation de plus de 25 milliards de dirhams des achats d’énergie et de carburants par rapport à 2021, principalement due à la flambée des prix au niveau international.
A l’effet de surmonter les contraintes auxquelles est confronté l’ONEE et de limiter l’impact des facteurs conjoncturels actuels, une série de mesures ont été prises pour gérer le risque de marché et garantir l’approvisionnement en carburants.
Parmi ces mesures figurent l'élaboration d’un plan d'action d’urgence pour faire face aux contraintes nées de l'arrêt de l'exploitation des centrales au gaz naturel, qui ont été remplacées par des modes de production alternatifs.
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Il est question aussi, selon le directeur général de l'ONEE, de réaliser des études et mener des concertations pour apporter les solutions et les mesures nécessaires afin d’approvisionner en gaz naturel les stations de Tahaddart et Ain Beni Mathar, en coordination avec le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable et les partenaires concernés.
Ces mesures prévoient également de garantir le stock de réserve de carburants nécessaire pour assurer la continuité de l'exploitation des moyens de production d'électricité, ainsi que de conclure des contrats d'achat de charbon de quantité suffisante pour couvrir les besoins de l'Office à moyen terme jusqu'en septembre 2022.
Il s’agit en outre d'améliorer la politique d'achat et de gestion des risques de marché et des risques financiers affectant les équilibres de l’Office, à travers la réalisation du projet de salle de marchés.
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Par ailleurs, le directeur général de l’ONEE a expliqué que les hydrocarbures représentaient un pourcentage conséquent du coût de production de l'énergie électrique, atteignant 44% en 2021, et devrait se chiffrer à 64% en 2022.
Il a, de même, indiqué que l’Office s’attellait, en coordination avec le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable et les institutions concernées, à l’élaboration d'une série de mesures d’urgence dans le domaine de l'efficacité énergétique et de la maîtrise de la demande, le but étant d'atténuer l'impact de la crise énergétique mondiale sur le système électrique.
Ces mesures, selon Abderrahim El Hafidi, concernent le lancement d'une vaste campagne de communication et de sensibilisation pour promouvoir une consommation plus rationnelle de l'électricité en plus de l'utilisation de technologies et d'équipements économes en énergie. Il s’agit de sensibiliser les grands consommateurs industriels pour qu’ils s'engagent dans l'effort national de réduction de la pression sur le système électrique. Il est question aussi de promouvoir la tarification Bi Horaire réservée aux grands clients «basse tension» de l’Office.
Les impacts annuels attendus pourront se traduire par une diminution d'environ 100 mégawatts de la demande au cours des heures de pointe, et l’élaboration de programmes au niveau national pour introduire des équipements à haute efficacité énergétique, notamment pour l'éclairage à usage domestique et des services et un programme pour remplacer 10 millions lampes par des LEDs.
Cette démarche permettra de réduire la demande de 275 mégawatts durant les heures de pointe et d’économiser 675 gigawattheures par an, soit une économie de 740 millions de dirhams sur le coût des carburants, selon l’ONEE.