La décision est de Mohamed Mhidia, wali de la région Casablanca-Settat, et elle porte sur la fin de la plantation de palmiers Washingtonia dans les principales artères de la ville de Casablanca, indique le magazine Jeune Afrique.
Depuis plusieurs années, à Casablanca et dans d’autres villes du pays, de nombreuses voix s’élèvent contre l’implantation de cette espèce de palmier originaire des climats arides et semi-arides de l’ouest des États-Unis et du Mexique. «Pourtant, le Washingtonia dispose, a priori, d’atouts. Compatible avec le climat marocain car tolérant à la sécheresse, conciliable avec l’esthétique touristique du pays avec ses feuilles en forme d’éventail et son tronc élancé, il est également facile d’entretien et grandit rapidement», lit-on.
Mais, avec le temps, cette espèce s’est retrouvée sous le feu des critiques: invasivité, consommation d’eau excessive pour un pays en situation de stress hydrique (80% du sol marocain est sec ou semi-sec), réduction de la biodiversité alentour, esthétique uniforme, etc. Contrairement à l’idée reçue, d’un point de vue scientifique, les palmiers ne sont pas des arbres. Ils absorbent donc beaucoup moins de dioxyde de carbone, fournissent beaucoup moins d’ombre, et offrent moins de possibilités d’habitat pour oiseaux, insectes et mammifères.
Autre problème: l’uniformisation de l’identité visuelle et esthétique des villes du Royaume. En effet, les détracteurs de cette palmiérisation à outrance déplorent sa présence à Casablanca, mais aussi à Meknès, Larache, Kénitra, Fès ou Rabat. D’autant que, pour les villes concernées, l’envahissement des avenues et des boulevards par les palmiers représente un coût non négligeable.
Une fois que le choix est fait par les communes, «ce sont des entreprises privées qui sont responsables de la mise en œuvre de la plantation. Les entreprises peuvent agir sans rendre de comptes à la commune, entraînant ainsi des décisions qui ne tiennent pas compte des besoins à long terme, ce qui peut amener à des plantations inadéquates ou à d’autres conséquences négatives sur le plan environnemental», lit-on encore.
Selon les chiffres de l’OCDE, 73,6% des Marocains vivront en ville à l’horizon 2050. La qualité de l’air est d’autant plus importante que, selon les chiffres de The International Study of Asthma and Allergies in Childhood (Isaac), 10% à 20% de la population marocaine est déjà touchée par l’asthme.