Les opérateurs économiques locaux de la région Casablanca-Settat expriment plusieurs craintes concernant la période de déconfinement, nous apprend Les Inspirations Eco dans sa livraison du 19 mai. Selon le journal, les opérateurs craignent plusieurs maux, dont l’amplification du portefeuille des créances douteuses entre clients et fournisseurs, le risque d’accroissement des situations de défaillance ou de cessation de paiement, les restrictions dans la pratique relative à l’octroi de prêts bancaires, l’augmentation des prix de produits ou des intrants importés.
Notons qu’un rapport a été publié par la Chambre de commerce, d’industrie et de services de Casablanca-Settat (CCISCS), dans le but de sonder les préférences des professionnels en matière de mesures d’appui pour une sortie de crise. «Le déconfinement serait suivi d’une phase transitoire grise (fragile), durant le deuxième semestre 2020. Le premier semestre 2021 serait toujours une période réparatrice de convalescence», explique la Chambre. Le quotidien indique que la reprise ne devrait débuter qu’à partir du deuxième semestre 2021 et que la trésorerie de toute l’activité sera impactée négativement pendant au moins une année après le déconfinement. Pour cette phase, la plus grande inconnue chez les professionnels concerne la demande des consommateurs, apprend-on.
«Le redémarrage des activités économiques devrait être construit avec la participation des professionnels, dans le cadre de l’effort collectif des institutions. De plus, la reprise économique ne sera réussie dans la région qu’avec une intervention étatique adéquate. A ce niveau, l’intervention de l’Etat est un déterminant vital pour aller vers la croissance le plus vite possible», précise la Chambre.
Les Inspirations Eco poursuit en faisant remarquer que l’enjeu immédiat est une intervention étatique pour sauver le tissu économique et préserver la capacité à créer de l’emploi et de la richesse au niveau des différentes branches du commerce, de l’industrie et des services. «Les mesures de sauvetage seraient adaptées aux spécificités des secteurs. Toutefois, toute l’activité économique aurait besoin de mesures assouplies en matière fiscale et de prêts bancaires. L’Etat devrait jouer un rôle d’assureur pour investir dans la sortie de crise de l’ensemble des branches et des activités économiques», souligne encore la Chambre.
Il faut savoir que la région Casablanca-Settat est la première région industrielle du Maroc en termes d’effectifs d’établissements industriels et de création d’emploi. Le secteur est un important moteur de croissance qui a contribué, en moyenne, à 44% de la valeur ajoutée de l’industrie marocaine entre 2017 et 2019. Notons que, parmi les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire, figure le secteur industriel, impacté directement par les mesures de confinement et de réduction des effectifs et, indirectement, à travers l’arrêt des donneurs d’ordres ou le ralentissement des chaînes de logistique et d’approvisionnement.
«En tout cas, pour une meilleure sortie de la crise, les opérateurs économiques de la région Casablanca-Settat recommandent d’intervenir auprès des banques pour faciliter l’accès aux emprunts à des taux d’intérêt réduits ne dépassant pas le taux directeur de 2%, et ce au moins pour le deuxième semestre 2020», apprend-on également. «Ils demandent aussi le report des échéances des crédits sans les intérêts composés qui alourdissent les coûts d’emprunts. Ceci, en plus de l’accélération de remboursement de la part de TVA par les impôts. Ils proposent l’échelonnement des factures d’énergie pour les mois de mars, avril, mai et juin sur une durée de douze mois pour soulager la trésorerie de l’entreprise, outre l’augmentation de la part de financement du fonds de roulement accordé aux entreprises dans le cadre du mécanisme de garantie Damane Oxygène», conclut la Chambre.