C’est la première initiative du genre depuis le lancement du mouvement de boycott, le 20 avril dernier. Avocats, universitaires, journalistes, ingénieurs, etc. Plus d’une quarantaine de personnalités viennent de lancer un appel pour suspendre le boycott de la marque Centrale Danone pendant une période de dix semaines, à compter de ce samedi 7 juillet jusqu’au vendredi 14 septembre prochain. Les signataires de cet appel veulent donner aux dirigeants de cette entreprise le temps d’expérimenter l’initiative annoncée il y a quelques jours en présence du PDG de Danone Monde, Emmanuel Faber. Ce dernier, pour rappel, avait promis de renoncer à tout profit concernant le lait frais pasteurisé, en s’engageant à le vendre à prix coûtant…(si et seulement si) les autres acteurs de la filière laitière (éleveurs, détaillants) adhérent à l’idée de construire un modèle nouveau basé sur la transparence pour enfin aboutir à «un juste prix équitable». Un modèle dans lequel les consommateurs seraient associés au processus de définition du prix du lait.
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"Le boycott auquel nous avons participé, n’a jamais visé la destruction d’un quelconque effort d’investissement. L’objectif était de pousser les détenteurs de capitaux à respecter les lois et les règles de concurrence», peut-on lire dans le texte motivant ledit appel. La démarche, précisent les signataires, s’inscrit «en réaction avec les propositions annoncées par la société concernée". Et d’ajouter: "Nous voulons que le boycott reste une arme lumineuse entre les mais des Marocains qui peuvent la réutiliser à l’avenir pour des revendications similaires. Pour cela, nous appelons les Marocains à suspendre le boycott du lait pendant dix semaines, du 7 juillet au 14 septembre".
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Les instigateurs de cet appel souhaitent également que les autorités gouvernementales, les institutions constitutionnelles et les entreprises, qu’elles soient visées ou non par le boycott, prennent les mesures nécessaires pour répondre aux demandes des consommateurs, à savoir:
- Une baisse des prix jusqu’à des niveaux requis dans un marché libre, loin de tout soupçon de monopole.
- Ouvrir les biens et les services à la concurrence, selon la logique de l’offre et de la demande, en tenant compte du pouvoir d’achat des citoyens
- Introduction de lois susceptibles de lutter contre les pratiques malsaines
- Activer les institutions et autorités en charge de la protection de la concurrence, de la lutte contre le monopole et les pratiques contraires à l’éthique.
A noter que parmi les signataires dudit appel figurent le secrétaire général de Transparency Maroc et ancien DG de l’association de microcrédit Al Amana, Fouad Abdelmoumni, l’ancien leader de la chabiba de l’Usfp, Mohamed Hafid, l’économiste, Mohamed Najib Guedira, le sociologue Mehdi Alioua, et l’ancien SG du PPS, Ismail Alaoui, etc.