Les petits prestataires, au niveau des marchés publics, sont à l’agonie. En effet, il est de plus en plus difficile de se faire payer par l’Administration. La Vie Eco, qui évoque le sujet dans sa publication de ce 10 mars, souligne que certains mettent en avant le retard accusé dans la formation du gouvernement pour justifier le non-paiement des marchés, y compris ceux dont les dossiers sont complets.
Citant ses sources, le journal renchérit en indiquant que le circuit de signature donnant droit au paiement est largement handicapé dans l’attente des nouveaux décideurs. En effet, les signataires en poste préfèrent temporiser et ne pas prendre de décisions qui les engagent, surtout en ce qui concerne des marchés qui nécessitent des dérogations spéciales. Or, ces cas représentent une grande partie de la commande publique. Toutefois, les entreprises ne vivent pas la même situation. En ce qui concerne le secteur BTP, les professionnels n’ont pas remarqué une particulière aggravation des retards de paiement.
Par ailleurs, les dérogations sont peu nombreuses, surtout pour les marchés de travaux. Cependant, les nouveaux marchés sont à l’arrêt. La Vie Eco indique que la situation actuelle fragilise des milliers de petites structures qui n’arrivent plus à faire face à leurs charges (salaires, frais d’exploitation etc.). Il faut noter que, depuis le mois de novembre, les défaillances d’entreprises sont en fulgurante progression. Selon les statistiques, sur les quatre derniers mois, 3800 entreprises ont dû fermer (à fin février), soit une hausse de 50% par rapport à la moyenne.
Pour ce qui est des allongements sans fin des délais de paiement, le journal fait remarquer que les TPME se font payer à plus de 280 jours. Ce sont les secteurs du BTP et du commerce et service qui enregistrent le plus grand nombre de défaillances d’entreprises (60%). Cependant, les opérateurs estiment que, pour solutionner le problème, il faudrait d’abord s’attaquer à la phase qui précède le paiement, c’est-à-dire à la préparation des documents de livraison du marché, car selon eux, plus de 70% des retards sont enregistrés dans cette phase.