L’année 2017 a certes été nettement meilleure que 2016 pour l’économie marocaine, mais certains aspects appellent aujourd’hui à la vigilance.
C’est ainsi que l’on peut résumer l’analyse présentée par le Haut-commissariat au plan (HCP) mercredi 10 janvier à Casablanca de la situation économique dans le pays.
Le Maroc a en effet enregistré une croissance de 4% en 2017, contre 1,2%, tandis que la demande extérieure adressée à l’économie nationale a bondi de 2,4% à 4% en une année.
Dans la présentation qu’a faite Ahmed Lahlimi, Haut-commissaire au plan, il est également précisé que les équilibres macroéconomiques se sont légèrement améliorés en 2017. C’est par exemple le cas du déficit budgétaire qui, selon le HCP, s’est limité à 3,5%, soutenu par le dynamisme de la collecte fiscale et un ralentissement des dépenses budgétaires de fonctionnement et d’investissement.
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L’endettement global s’est aussi stabilisé à 81% du PIB, appelant toutefois à la vigilance, «en raison de son niveau qui le place en tête de tous les pays du benchmark, de l’augmentation croissante de la part des établissements publics dans cet endettement et de sa concentration limitée sur quelques-uns d’entre eux», souligne le HCP. Il en est de même pour le déficit du compte courant qui, certes, s’est limité à 4,4%, mais «qui doit être assorti d’une égale vigilance en raison du déficit de la balance commerciale qui continue à s’inscrire dans une tendance à l’accentuation se situant à 18%», ajoute la même source.
L'agriculture toujours sous l'emprise des aléas climatiquesOutre ces données, le Haut-commissaire au plan a souligné certains constats méritant d’être rappelés.
Il s’agit dans un premier temps de la croissance agricole qui reste soumise aux aléas climatiques. Ainsi, si le Maroc a bénéficié en 2017 d’une pluviométrie plutôt bien répartie dans le temps et l’espace et propice à une meilleure année agricole, il ne devrait pas en être de même pour 2018 avec une baisse attendue de la valeur ajoutée agricole. Ceci confirmerait, selon le HCP, «cette alternance de mauvaises et bonnes campagnes agricoles à laquelle s’est habituée l’économie marocaine en attendant que les réformes du secteur apportent leurs pleins effets dans la durée qu’ils requièrent».
Pour ce qui est du secteur non agricole, il reste dominé par des activités classiques du Maroc, avec une montée en puissance, bien qu’encore marginale, de nouveaux métiers mondiaux, en particulier les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique. Dans ce contexte, le secteur non agricole continue à tracer, selon Ahmed Lahlimi, un timide chemin vers sa croissance et reste, à 2,7% en 2017 et 3 % prévu en 2018, loin des 5% qu’il connaissait, en moyenne annuelle, avant 2013.
Pour ce qui est de l’endettement, la même source relève que, de façon générale, autant par son niveau par rapport au PIB que par sa nature (l’intérieur domine l’extérieur) et par les indicateurs de gestion dont elle est assortie, la dette publique ne constituerait pas aujourd’hui une réelle préoccupation. Cependant, la vigilance reste de rigueur. C’est particulièrement le cas pour la dette extérieure, surtout dans le contexte actuel où «la dette extérieure des établissements publics aurait tendance à prendre le pas sur celle du Trésor avec une forte concentration sur un nombre réduit d’entreprises et alors que l’environnement international décline des risques sur les coûts de financement de notre économie».