Coronavirus: l’économie mondiale en chute libre

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Revue de presseKiosque360. Une enquête menée par l’agence britannique Reuters donne la mesure des casses économiques enregistrés à l’échelle mondiale à cause du coronavirus. Lecture.

Le 22/03/2020 à 18h59

La spirale des pertes économiques ressenties à l’échelle mondiale à cause du coronavirus ne cesse de s’approfondir, montre l’agence anglaise Reuters dans une enquête relayée par boursorama.com.  «L'économie mondiale est déjà en récession sous l'effet du coup d'arrêt porté à l'activité par la propagation galopante de l'épidémie de coronavirus», estiment des économistes interrogés par Reuters. La déferlante de mesures de relance déployées, la semaine passée, par les banques centrales, n’y fera rien. La propagation de la maladie causée par le coronavirus a, en effet, plongé les marchés financiers dans la tourmente, incitant les banques centrales du monde entier à lancer des mesures d'urgence d'une ampleur jamais vue depuis la crise financière de 2008. «La panique a touché toutes les classes d'actifs, des actions aux obligations en passant par l'or et les matières premières», lit-on. Plus des trois quarts des économistes interrogés cette semaine en Amérique et en Europe ont déclaré que l'expansion économique mondiale était déjà terminée. «Nous avons conclu la semaine dernière que le choc du Covid-19 entraînerait une récession mondiale avec une contraction au cours du trimestre février-avril», a déclaré Bruce Kasman, responsable de la recherche économique mondiale chez JPMorgan, cité par l’agence. L'enjeu principal des perspectives est maintenant de mesurer l'ampleur et la durée de la récession de 2020, a-t-il ajouté. Les points de vue les plus négatifs sur la croissance, adoptés il y a quelques semaines à peine, sont déjà intégrés dans le scénario central des économistes du secteur privé de l'enquête Reuters. «Parmi les trois grandes économies, les États-Unis et la zone euro vont enregistrer une croissance négative. La croissance chinoise devrait atteindre un petit 1,5%», a déclaré Ethan Harris, responsable de l'économie mondiale chez Bank of America. Pour lui, la pandémie provoquera une récession mondiale en 2020, d'une ampleur similaire à celles de 1982 et 2009. Moralité, l’économie mondiale devrait augmenter de 1,6% cette année et non de 3,1% comme prévu dans l'enquête de janvier, soit le plus faible pourcentage depuis la crise financière mondiale de 2007-2009. Tout d'abord, «l'économie américaine va subir un choc et je pense qu'il y a encore beaucoup d'incertitudes quant à la taille, l'ampleur et la durée de ce choc», a déclaré Tiffany Wilding, économiste chez Pacific Investment Management. En ce qui concerne la Chine, d'où est parti le virus, un sondage Reuters publié le 6 mars a montré que les perspectives s'étaient considérablement dégradées pour le trimestre en cours et le prochain, ainsi que pour l'ensemble de l'année 2020. Les répercussions économiques causés par le coronavirus devraient se faire sentir sur d'autres grandes économies d'Asie, notamment celle du Japon, qui s'est déjà contractée au dernier trimestre 2019. L'économie nippone ne devrait croître que de 0,1% sur l'année fiscale qui débute en avril, a révélé une enquête Reuters du 6 mars, en baisse par rapport à une précédente estimation à 0,5%. Le risque d'une récession dans la zone euro, qui comptabilise désormais plus de décès du coronavirus que la Chine, a doublé, montre l'enquête de mars. La situation n'est pas très différente Outre-Manche où la Banque d'Angleterre a ramené son taux directeur à 0,1% jeudi et a lancé un nouveau programme d'achats d'actifs. L'économie britannique devrait croître de 0,1% ce trimestre, puis se contracter de 0,3% le trimestre prochain, une importante révision par rapport à la hausse de 0,3% prévue initialement sur ces deux périodes.

Par Maya Zidoune
Le 22/03/2020 à 18h59