Une production en céréales mise à mal dans de grands pays producteurs entraîne une certaine panique, qui gagne progressivement des importateurs du monde entier.
Les récentes perturbations météorologiques survenues en France et en Russie les font douter de leurs achats sur la campagne céréalière à venir, et ceux au Maroc sont tout aussi concernés, explique Les Inspirations Éco de ce mercredi 15 mai.
Selon le quotidien, «les pluies discontinues que l’Hexagone a récemment connues ont perturbé les cultures de blé. Selon certains spécialistes, de premières estimations indiquent que la campagne céréalière s’annonce moins bonne que la précédente. Autre constat préoccupant, le recul des surfaces semées en blé. Les statistiques montrent que cette superficie a diminué de 7,7% en comparaison avec la dernière saison. Pire encore, les cultures sont affectées par l’humidité».
Or, la France reste, à ce jour, le principal fournisseur du Royaume. La Russie, premier exportateur mondial en céréales, et auquel le Maroc fait habituellement appel, n’a pas été épargnée par cette conjoncture, et la production agricole de ce pays paraît donc compromise.
Sur les marchés internationaux, les cours du blé ont d’ailleurs déjà commencé à à grimper. Sur Euronext, le cours de la tonne de blé tendre se négocie actuellement à plus de 259,75 euros (au lieu de 200 euros, en mars dernier).
Pour les importateurs marocains, l’augmentation à répercuter est estimée à 50 dirhams le quintal, indique le quotidien, qui cite à ce propos Omar Yacoubi, le président de la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses (FNCL).
Non seulement les prix vont flamber, mais un risque d’indisponibilité n’est pas à écarter. Pour le moment, les importations se poursuivent, et ont atteint, au 30 avril 2024, 11 millions de tonnes, toutes céréales confondues, dont 4,35 millions de tonnes de blé tendre.
À ce propos, le quotidien explique que «pour soutenir les importations, l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL) accorde une prime forfaitaire aux opérateurs. [Celle-ci], à restituer par l’État, correspond à la différence entre le prix de revient moyen ‘sortie du port’ [pour le] mois [en cours] et un prix de 270 dirhams par quintal».
Les Inspirations Éco rappelle à ce titre que «d’ailleurs, ce régime a été reconduit jusqu’au 31 décembre» de cette année en cours.
Les opérateurs se plaignent, par ailleurs, de la logistique portuaire, qui selon eux leur porterait préjudice.
En effet, plus de 80% des importations de céréales se retrouvent à être débarquées dans les ports de Casablanca et de Jorf Lasfar, qui ne sont pas équipés, expliquent-ils, pour réceptionner de telles quantités de marchandises.