C’est Bank Al-Maghrib, citée par le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 29 février, qui l’affirme: le taux d’intérêt global est resté stable au quatrième trimestre 2023, à 5,36%. Mais par type de crédit, on observe peu de variations. «Le taux est de 5,37% pour les facilités de trésorerie des entreprises, 4,91% pour les crédits à l’équipement, 5,14% pour les prêts immobiliers et 7,18% pour les crédits à la consommation des ménages», lit-on. Ce dernier taux, orienté à la hausse, traduit un léger resserrement des conditions de crédit pour les particuliers.
Du côté des entreprises, le taux global est de 5,30%, avec 5,42% pour les sociétés non financières privées. Au sein de cette catégorie, les grandes entreprises bénéficient d’un taux de 5,25%, inférieur à celui des TPE/PME (5,70%), reflétant leur meilleur accès au financement bancaire. On constate néanmoins une hausse généralisée des taux entre le quatrième trimestre de 2022 et celui de 2023. «Le taux global est passé de 4,50% à 5,36%, soit une augmentation de 0,86%. Cette progression traduit un léger durcissement des conditions d’obtention de crédit sur cette période. Il s’agit d’une tendance qui concerne l’ensemble des catégories de prêts», souligne Les Inspirations Eco.
Toutefois, ce sont les crédits à la consommation qui enregistrent la plus forte hausse en un an. Ceci reflète une volonté des banques de contenir ce type de crédits, jugés plus risqués, en appliquant aux emprunteurs des taux plus élevés. On observe également des disparités sectorielles dans l’évolution du coût du crédit. Du côté des entreprises non financières, les taux progressent plus rapidement (+1%) que pour les ménages (+0,22%). Au sein même des entreprises, les PME et TPE font face à une augmentation plus soutenue (+0,66%) que les grandes entreprises (+1,06%).
Par ailleurs, le rythme de la hausse des taux s’est accéléré au deuxième et troisième trimestre 2023. Cela pourrait traduire un ajustement de la politique monétaire de Bank Al-Maghrib face à des tensions inflationnistes croissantes durant cette période. Néanmoins, la stabilisation observée au quatrième trimestre suggère que ce resserrement monétaire s’opère de manière progressive et maîtrisée.
«Dans l’ensemble, ces chiffres témoignent du maintien de conditions de financement favorables pour les agents économiques marocains, en dépit des incertitudes qui pèsent sur l’économie mondiale. La stabilité des taux d’intérêt contribue à soutenir l’investissement et la consommation, moteurs de la croissance du pays», écrit le quotidien.
Toutefois, des spécialistes estiment que le léger durcissement des conditions de crédit aux ménages et aux petites entreprises nécessite d’être surveillé dans les prochains trimestres, pour s’assurer qu’il ne freine pas la demande intérieure, essentielle pour l’économie nationale.