Annoncé en fanfare parmi les mesures phares censées relancer la machine du crédit, le dispositif incitant les banques à communiquer les notations attribuées à la clientèle corporate peine à se concrétiser.
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C’est pourtant l’une des mesures actées en juin 2016 à l’issue d’une réunion tripartite associant Bank Al-Maghrib, le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) et la CGEM, consacrée à la problématique du ralentissement du crédit bancaire. A plusieurs reprises, le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, s’est félicité de ce projet qui devrait introduire plus de transparence dans la relation entre les banques et les entreprises.
Seulement voilà, trois ans plus tard, on se rend compte que ce projet a finalement été abandonné. «Les banques refusent de communiquer la notation aux entreprises», a révélé une femme chef d’entreprises devant les membres du Conseil national de l’entreprise (CNE), tenu par la CGEM, jeudi à Casablanca.
La réponse de Lotfi Sekkat, président de la Fédération des secteurs bancaire et financier (FSBF), a été pour le moins surprenante.
«Les notations sont tellement différentes d’une banque à une autre. Chaque banque a sa propre échelle de notation», explique Sekkat. La position des banques à ce sujet, poursuit-il, a évolué pour aboutir à un accord incitant les banques à communiquer les raisons d’acceptation ou de refus d’un dossier de crédit au lieu de divulguer la notation attribuée à l’entreprise.
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D’aucuns voient dans cette nouvelle solution un retour en arrière du secteur bancaire sur les engagements pris en 2016. Car il était question d’arrêter un référentiel commun de notation avec des critères précis, de sorte à éviter les différences de notation d’une banque à une autre.
Communiquer la notation avait surtout un objectif noble. Celui de permettre aux entreprises de maîtriser leurs forces et faiblesses et, de manière générale, disposer d’une analyse crédible des facteurs de blocage du crédit bancaire au Maroc.