Dans un communiqué diffusé ce vendredi, l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL) dément avoir décrété une grève suite à la suspension des négociations sur un accord avec les dirigeants de Royal Air Maroc. «Une grève est soumise à un cadre réglementaire encadré par la législation du travail. Le concept d’une grève lancée à mots couverts nous laisse perplexes», affirme le porte-parole de l’AMPL, allusion ici faite au contenu de la lettre du PDG de la compagnie adressée aux membres de ladite association.
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L’AMPL s’explique sur le pourquoi de la note d’information envoyée à ses membres. «Nous avons toujours été très flexibles quant à la programmation de nos vols, sur les horaires comme sur le nombre de vols que nous effectuons, pour accompagner notre compagnie», lit-on dans ledit communiqué qui reprend une déclaration du porte-parole de l’association: «Notre vie sociale est très affectée parce que nos programmes mensuels peuvent changer du jour au lendemain. Je ne vois pas grandir mes enfants, je rate presque systématiquement tous leurs anniversaires et événements importants, je n’honore presque jamais mes rendez-vous chez le médecin parce que je réponds présent quand on m’appelle à quelques heures d’un vol pour suppléer au manque d’effectif chronique. Un sous-effectif qui était plus que prévisible quand RAM a abandonné la formation des pilotes de ligne, chose que nous n’avons pas arrêté de condamner sans pour autant être entendus».
Le courrier envoyé en début de semaine, renchérit l’AMPL, ne faisait donc que demander à ses membres de «ne plus faire preuve de cette flexibilité, de faire leur travail strictement dans le cadre du programme qui leur a été communiqué». L’AMPL pense que c’est le seul moyen «pour que le management se rende compte de l’ampleur de la problématique».
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S’agissant des causes à l’origine du blocage du dialogue social, l’AMPL ne nie à aucun moment le lien avec la situation financière des pilotes de ligne. «Quand on voit que la compagnie fait venir des pilotes étrangers, encore une fois pour pallier au sous-effectif dû à la fermeture de l’École nationale des pilotes de ligne, et que ces pilotes peu expérimentés sont payés plus que nous, avec plus de jours de repos, on ne peut que s’indigner et demander une reconnaissance de nos efforts», poursuit le communiqué de l’AMPL qui rejette l’idée selon laquelle le dialogue aurait «buté sur le sujet de la revalorisation salariale». Ce sont des revendications autres que salariales, dont certaines relatives à de meilleures conditions de travail, qui coincent, conclut l’AMPL.