D’après le dernier rapport de la Banque mondiale, publié le 14 février, le Maroc devrait connaître une accélération de sa croissance économique en 2023, avec une progression de 3,1%. «Ce chiffre est légèrement inférieur aux prévisions avancées en janvier qui tablaient sur 3,5%, mais il reste nettement supérieur à l’estimation de la croissance en 2022, qui était de 2,1%», explique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 16 février.
Toutefois, des risques majeurs subsistent. Selon l’institution de Bretton Woods, le contexte international demeure défavorable, avec une décélération de la croissance prévue chez les principaux partenaires commerciaux de la zone euro, voire même une récession en début d’année. «Cette situation devrait peser sur la croissance non-agricole, qui sera plus que compensée par un rebond du secteur primaire, si les principales récoltes du pays sont en hausse. Malgré un début de campagne relativement humide, une nouvelle année de sécheresse ne peut être exclue. Le Maroc pourrait ainsi revivre le même scénario qu’en 2022, avec des niveaux de récolte faibles, ce qui pourrait réduire la croissance économique prévue pour 2023 d’environ un point de pourcentage», explique-t-on du côté de l’institution internationale.
Pour la Banque mondiale, le gouvernement a répondu aux chocs d’offre actuels en mettant en place un ensemble de mesures visant à préserver le pouvoir d’achat des ménages. Il a maintenu les prix réglementés existants et apporté un appui financier ad hoc à divers secteurs de l’économie, notamment le transport, le tourisme, l’agriculture et l’élevage. Cette approche a permis d’éviter une augmentation plus prononcée de la pauvreté et de la vulnérabilité.
La Banque mondiale ne manque pas de suggérer que, dans un avenir proche, l’adoption d’instruments de protection sociale plus ciblés, tels que des transferts en espèces, pourrait bien constituer la solution efficace pour atténuer les effets négatifs des chocs d’offre. Actuellement, les subventions des prix non ciblées au Maroc profitent surtout aux ménages les plus aisés, qui consomment davantage de biens subventionnés, ce qui entraîne une répartition inéquitable des ressources publiques. «Dans cette perspective, le remplacement des subventions actuelles par des allocations familiales est une réforme justifiée et nécessaire dans le cadre de l’élaboration d’un système de santé et de protection sociale plus équitable, indique-t-on.
En optant pour un système de ce type, le gouvernement pourra protéger de manière plus efficace et efficiente les ménages les plus pauvres contre les effets négatifs de la détérioration économique, tout en évitant l’affaiblissement du signal de prix qui peut ralentir l’ajustement des consommateurs au choc, nuire à l’efficacité de l’allocation des ressources et, éventuellement, accroître la pression sur la balance des paiements.