Ces dernières années, le crowdfunding ou financement participatif a connu un essor considérable malgré l’absence, jusque-là, d’un cadre légal qui encadre sa mise en place au Maroc. Avec l’adoption en mai dernier d’un projet de décret pour mettre en application la loi sur le Crowdfunding, ce modèle de financement devrait s’élargir davantage, pour le grand bonheur des porteurs de projets qui aspirent à concrétiser leurs idées.
Pour dresser le bilan de ce modèle de financement ces trois dernières années, le laboratoire d’innovation Happy Smala en collaboration avec ESSEC Afrique et In-LAB Africa ont réalisé la deuxième édition du baromètre du crowdfunding marocain.
Lire aussi : «Le cadre juridique du Crowdfunding doit être plus souple pour encourager l'innovation», affirme Adnane Addioui
Il en ressort ainsi, que 171 projets marocains ont été financés via des plateformes de financement collaboratif entre 2019 et 2021, récoltant un total de plus de 3,7 millions de dirhams. Parmi ces projets, 60% sont portés par des particuliers, 27% par des associations, tandis que 10% des projets sont portés par des entreprises et 2% par des entités publiques.
Le baromètre du crowdfunding marocain livre également des précisions sur l’impact des projets financés. En l'occurrence, 40% du montant total récolté a servi à financer des projets sociaux, 22% à lancer des activités économiques et 10% à soutenir des projets éducatifs.
On apprend par ailleurs, qu’en trois ans, pas moins de 6.100 contributeurs ont participé au financement de projets à travers les 13 plateformes locales et internationales qui ont accueilli des projets marocains. La moyenne des sommes versées par ces contributeurs s’élève à 741 dirhams.
Lire aussi : Crowdfunding: la BAM fixe les conditions et modalités des opérations
Le taux de réussite des campagnes de financement participatif demeure néanmoins faible, seuls 32% des projets ayant recours à ces plateformes ont pu atteindre leur objectif au Maroc. Le plus grand montant mobilisé par un projet s’est élevé à 317.867 durhams.
Comment tout cela fonctionne-t-il?Le financement collaboratif, ou crowdfunding, signifie littéralement «le financement par la foule». C'est un moyen de financement alternatif qui permet aux entreprises, aux startups, aux associations, aux initiatives de la société civile et aux coopératives de faire appel à la communauté afin de financer leurs projets en récoltant des petits montants. De manière générale, ce type de financement se fait au travers d'une plateforme web avec l'aide des réseaux sociaux afin de faciliter la communication.
Une plateforme de financement collaboratif recrute des projets à exposer avec des objectifs définis en termes de levée de fonds, les porteurs de projets doivent, de leur côté, convaincre les contributeurs dits «backers». Une campagne de crowdfunding a une durée limitée, en moyenne entre 15 et 60 jours.
Si la plateforme a comme modèle le «tout ou rien», les porteurs de projets doivent atteindre leur objectif ou le dépasser pour percevoir les fonds collectés. En revanche, si la plateforme n’a pas opté pour ce modèle, les porteurs de projets peuvent récupérer la totalité des fonds récoltés, quelle que soit la somme atteinte. La plateforme est ensuite rémunérée à hauteur de 5 à 10% de la somme, si la campagne est réussie.