Malgré son approche rigoureuse en matière de cybersécurité, le Maroc a récemment été la cible d’une cyberattaque d’envergure. Ce contexte souligne l’urgence de renforcer les mesures préventives, notamment pour contrer les flux financiers illicites. Le Royaume fait partie des pays qualifiés de «vigilants» dans la lutte contre les crimes financiers, selon l’Indice mondial de la criminalité économique et financière 2025, publié par Secrétariat, une société de conseil spécialisée dans la gestion des risques, et repris par le quotidien L’Économiste dans son édition du jeudi 17 avril. Ce classement repose sur trois critères majeurs: le blanchiment d’argent, la corruption et le crime organisé.
Sur un total de 177 pays, le Maroc se positionne au 75ᵉ rang avec un score de 2,14 points, précise le quotidien. Ce score reflète une évaluation basée sur l’évolution de la réglementation et de la conformité dans le pays. Bien que des mesures efficaces aient été mises en place pour limiter les risques financiers, le Maroc reste un acteur en développement face aux défis mondiaux.
Les pays classés parmi les «Vigilant Players» sont ceux qui, bien qu’engagés dans la lutte contre la criminalité financière, nécessitent encore des ajustements pour renforcer leur efficacité. Ces nations présentent une exposition modérée à la criminalité financière, prennent part activement aux efforts mondiaux contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et appliquent la loi, bien que parfois de manière incomplète. Parmi les 64 pays désignés «vigilants», figurent des puissances économiques telles que les États-Unis, la France, l’Espagne et le Japon, dont les scores varient entre 1,54 et 2,18.
Ces nations développent et mettent en œuvre des politiques rigoureuses pour contrer la criminalité financière tout en adaptant leur réglementation aux risques émergents. Certains pôles financiers de renommée mondiale se trouvent dans cette catégorie, en raison de leur forte exposition aux risques de criminalité financière nécessitant des mises à jour réglementaires continues.
Les auteurs du rapport insistent sur l’importance d’une gouvernance interne solide et d’audits réguliers pour une gestion des risques efficace dans un monde de plus en plus façonné par l’IA. «En tant que professionnels du risque, nous savons que les menaces évoluent sans cesse, mettant à l’épreuve le système financier mondial. Les crimes financiers, tels que le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme, la corruption et la fraude, sont un défi constant», déclare Bhavin Shah, Managing Director, cité par L’Économiste.
Il souligne également que l’essor rapide des actifs virtuels, de la finance décentralisée et des technologies avancées, comme l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique, accentue cette menace, en introduisant de nouvelles méthodes criminelles et des outils de détection plus sophistiqués.
La répartition asymétrique des scores dans ce classement met en lumière l’ampleur du défi. La criminalité économique reste un problème mondial persistant, avec peu de pays atteignant des niveaux de transparence et de contrôle suffisants.
Les pays classés parmi les «Titans transparents» servent de modèles, démontrant des pratiques exemplaires qui pourraient inspirer les nations moins avancées. Les «Acteurs vigilants» doivent continuer à renforcer leurs systèmes et collaborer davantage pour échanger connaissances et ressources. Quant aux «Réformateurs réactifs», ils doivent investir massivement pour renforcer leurs cadres juridiques et améliorer leurs capacités d’application des lois. Enfin, les «Retardataires» en matière de réglementation nécessitent une intervention internationale coordonnée, en particulier pour combattre la corruption systémique et démanteler les réseaux financiers illicites.
D’après les prévisions du rapport Global Financial and Economic Crime Outlook 2025, les flux financiers illicites pourraient atteindre entre 4.500 et 6.000 milliards de dollars d’ici 2030.
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