Un contrat-programme pour le développement des palmiers-dattiers a été signé en marge de la 15e édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM), organisée du 2 au 7 mai à Meknès. L’objectif est de poursuivre la réhabilitation de la palmeraie traditionnelle et l’extension des plantations.
Il est aussi question d’améliorer la productivité, de développer le stockage frigorifique, le conditionnement et la transformation, d’augmenter les exportations et diversifier les débouchés, de moderniser les circuits de distribution et de commercialisation interne, et de valoriser les sous-produits du palmier-dattier.
Un accord d’investissement d’environ 7,47 milliards de dirhams a été ainsi conclu pour une période de 10 ans, avec 3,6 milliards de dirhams financés par Maroc Dattes et 3,87 milliards de dirhams provenant de l’État. L’objectif global est d’atteindre une production de 300.000 tonnes de dattes, ce qui nécessitera des améliorations significatives.
Réhabiliter la palmeraie traditionnelle
D’ici 2030, un total de 3 millions de plants de palmiers-dattiers seront plantés pour réhabiliter la palmeraie traditionnelle. En détails, quelque 2,63 millions de plants seront plantés dans la région de Drâa-Tafilalet, tandis que l’Oriental bénéficiera de 142.000 plants, le Souss-Massa de 193.000 plants, et Guelmim-Oued Noun de 35.000 plants.
Une extension des plantations en dehors des zones traditionnelles est également envisagée. Quelque 2 millions de vitroplants seront plantés sur une superficie de 14.000 hectares dans les régions de Drâa-Tafilalet, de Souss-Massa, de l’Oriental et de Guelmim-Oued Noun, pour une superficie totale visée de 21.000 hectares. Cette diversification des zones de culture contribuera à augmenter la production de dattes et à réduire la dépendance des palmeraies traditionnelles.
Booster les exportations
Un autre axe majeur du contrat-programme est la promotion des exportations. En améliorant la productivité et la qualité de ses dattes, le Maroc veut augmenter ses exportations à hauteur de 70.000 tonnes d’ici 2030, contre 3.600 tonnes en 2020. Cela nécessitera une expansion des marchés d’exportation et un renforcement de la compétitivité des produits marocains sur la scène internationale.
La durabilité et la préservation des ressources naturelles sont également au cœur de ce programme. Des mesures seront prises pour promouvoir l’utilisation de l’irrigation localisée goutte-à-goutte, l’adoption de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et l’utilisation de l’énergie solaire pour l’irrigation et pour le fonctionnement des unités de valorisation.
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A ce titre, il est prévu, à l’horizon 2030, de mettre en place dans le cadre de l’agriculture solidaire ou de l’investissement privé, 10 unités de valorisation de ces sous-produits. Il s’agit notamment de 5 unités de bois de chauffe, de 2 unités de biochar, de 2 unités de compostage et d’une unité de fabrication du bois compressé.
Valoriser les produits bio
Un autre point important du contrat-programme concerne la promotion de la certification biologique des produits dattiers d’origine oasienne. Il s’agit de valoriser les produits locaux et de capter une plus grande valeur ajoutée au sein des palmeraies. A cet égard, des mesures seront mises en place pour soutenir les opérateurs du secteur dans leurs démarches de reconversion vers des pratiques biologiques et dans l’élaboration des cahiers des charges correspondants. L’objectif est d’atteindre une superficie totale de 7.830 hectares certifiés bio d’ici 2030.
Pour rappel, 19 contrats-programmes pour le développement des filières de production agricole ont été signés le 4 mai, dans le cadre de la 15e édition du SIAM. Une enveloppe budgétaire globale de 110 milliards de dirhams sera ainsi mobilisée sur dix ans. Les acteurs du secteur espèrent que ces accords aideront à moderniser et à améliorer la productivité de leurs exploitations, tout en favorisant une production plus durable et plus respectueuse de l’environnement.