L’ambition est forte. Le Maroc vise une réduction de 45,5% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Mais les transports, qui représentent une part importante de ces émissions, restent à la traîne. Le secteur, qui représente actuellement 6,5 millions de tonnes de gasoil consommé, ne contribuent que très peu à l’effort global de réduction des émissions, avec seulement 5% de l’effort total, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du lundi 31 juillet.
Cité par le quotidien, Mohamed Benyahya, le nouveau directeur général de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), rappelle qu’une partie des objectifs de réduction est conditionnée par la mobilisation de financements climatiques supplémentaires, qui doivent être nouveaux et additionnels par rapport aux financements classiques. Il s’agit d’environ 34 des 61 actions prévues, qui ne pourront être mises en œuvre que si ces financements sont effectivement mobilisés. Les autres actions, soit environ 27, sont inconditionnelles et seront mises en œuvre grâce aux ressources domestiques du pays ou aux financements classiques existants. «Le Maroc s’engage fermement à atteindre ces objectifs ambitieux», explique Mohamed Benyahya.
Le coût total est estimé à 39 milliards de dollars d’ici à 2030, dont 17,3 milliards correspondant à la partie inconditionnelle. «Cet engagement représente un plan d’action chiffré, et le Maroc est l’un des rares pays en développement à avoir un portefeuille de projets», lit-on dans Les Inspirations Eco.
Le DG de l’AMEE rappelle également que le pays dispose d’une stratégie nationale d’efficacité énergétique pour le secteur des transports, avec un objectif d’efficacité énergétique décliné en quelque 80 mesures, dont une efficacité énergétique de 24% d’ici 2030.
Cependant, il note que la vitesse à laquelle le Maroc progresse vers cet objectif est encore timide et nécessite un effort supplémentaire. «Plusieurs mesures ont déjà été mises en place, notamment l’éco-conduite et la rénovation des parcs automobiles, mais nous devons accélérer nos efforts pour atteindre nos objectifs», estime-t-il.
Mohamed Benyahya note également que la consommation du diesel reste très élevée dans le secteur des transports terrestres, avec une croissance prévue de 2 à 3% par an. «Le transport terrestre consomme principalement du gasoil, avec 6,5 millions de tonnes consommées en 2022, et le diesel représente encore 85% de cette consommation. Bien que la croissance de la consommation ait ralenti en 2020-2021, en raison de la crise sanitaire, la tendance actuelle est à la hausse avec une croissance de 2 à 3%, ces dernières années», relève-t-il.