En marge d’une mission de visites et de rencontres d’affaires organisée par le consortium européen AEWEN (Africa Europe Water & Energy Network) entre des entreprises européennes et marocaines, ce lundi 12 décembre 2022, à Casablanca, les professionnels marocains ont mis en avant le grand potentiel national en matière de développement des énergies renouvelables, tout en appelant à alléger la réglementation pour accompagner le secteur privé dans sa transition verte.
«On a besoin, aujourd’hui, d'une réglementation qui facilite l’accès au marché des énergies renouvelables pour que tous les acteurs puissent en bénéficier, notamment les petites et moyennes entreprises industrielles qui doivent accéder à une énergie verte moins chère pour augmenter leur compétitivité au niveau international et assurer leur accès au marché de l’Union européenne», a souligné, le président de l’Association marocaine des industries solaires et éoliennes (AMISOLE), Khalid Semmaoui.
Parmi les textes qui devront permettre aux industries de produire leur propre besoin en énergies à partir de sources renouvelables: le projet de loi 40.19 portant sur la régulation du secteur de l’électricité qui a été adopté en mai dernier par la première Chambre. Un projet ambitieux, mais qui devrait prendre encore beaucoup de temps pour être mis en place sur le terrain, selon Khalid Semmaoui.
«L’un des derniers articles de la loi 40.19 sur l'énergie renouvelable accorde un délai de quatre ans pour élaborer les textes réglementaires qui permettront la mise en application des différentes dispositions de la loi. C’est beaucoup face à l’urgence actuelle au moment où les prix de l’électricité sont en train d’augmenter partout au monde», précise-t-il.
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Un autre texte de loi devrait être révisé pour assurer l’accès des PME industrielles à de l’énergie propre à bas coût, assure Khalid Semmaoui. Il s’agit du projet de loi 82.21 relatif à l'autoproduction d'électricité, adopté en Conseil de gouvernement en novembre 2021 et qui devrait permettre aux investisseurs privés (personne physique ou morale) à auto-produire de l’électricité tout en autorisant à réinjecter le surplus de production dans le réseau national à hauteur de 10%.
«Il y a encore plusieurs choses pas claires concernant la loi sur l’autoproduction. Comment se fera le processus d’autorisation? Comment seront fixés les tarifs? Les industriels ont besoin de plus de clarté pour envisager l’avenir», note le président de L’AMISOLE.