Lors de sa participation à une table ronde sous le thème «Le financement climatique pour réussir la transformation durable», organisée dimanche 30 avril à Rabat, en marge des réunions annuelles conjointes des institutions financières arabes, la ministre de l’Économie et des Finances Nadia Fettah Alaoui a mis en avant la nécessité de diversifier les sources de financement pour relever le défi du développement durable.
Pour l’argentière du Royaume, les ressources financières locales ne suffiront pas pour mettre en œuvre les projets de développement durable, rendant nécessaires le soutien financier international et la mobilisation de financements concessionnels permanents.
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«Il est nécessaire de développer des mécanismes plus flexibles et de renforcer les capacités dans les domaines financier, réglementaire, institutionnel, de suivi et d’évaluation pour permettre l’accès à ces fonds», a-t-elle souligné.
Nadia Fettah Alaoui a ainsi insisté sur le besoin de prendre en compte les risques climatiques sur la stabilité financière dans le cadre des politiques de précaution fixées par les différentes instances de surveillance, ainsi que des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) qui affectent directement ou indirectement la performance des portefeuilles d’investissement.
Un besoin de 78 milliards de dollars à horizon 2050.
Ce processus requiert également de développer des mécanismes de financement innovants pour les projets verts, ainsi que des partenariats solides entre les secteurs public et privé pour apporter des solutions pratiques compte tenu des contraintes actuelles sur les finances publiques, a-t-elle souligné.
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Citant un rapport de la Banque mondiale, la ministre a fait savoir que l’investissement total nécessaire pour mettre le Maroc sur une voie à faible émission de carbone et résiliente s’élèvera à environ 78 milliards de dollars jusqu’à la fin de 2050. Elle a dans ce sens rappelé l’ambition du Maroc de réduire les gaz à effet de serre de 45,5% et d’atteindre 52% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique dédié à la production d’électricité, d’ici 2030.
De même, a ajouté la ministre, le marché du carbone peut jouer un rôle important dans la réalisation d’une transformation durable et motiver divers acteurs, en particulier dans les secteurs de l’industrie et de l’énergie, à réduire les émissions, notant que pour le succès de ce mécanisme, les conditions nécessaires doivent être réunies en ce qui concerne l’infrastructure et la structure de ce marché, ainsi que les ressources humaines qui en assureront la gestion.