Déjà en mars dernier, le quotidien Aujourd’hui le Maroc expliquait que «certains observateurs affirment que la baisse de consommation pourrait même faire gagner aux réserves du Maroc un à deux mois supplémentaires». Désormais, les chiffres du gouvernement confirment cette projection. Selon le ministère de l’Economie et des finances qui présentait, devant les parlementaires des deux Chambres à Rabat, les données chiffrées sur l’exécution de la loi de Finances 2020 à fin juin dernier, les réserves de change au Maroc se sont nettement améliorées.
Selon un article du quotidien Aujourd’hui le Maroc, daté du 23 juillet, le matelas de devises du Royaume se situe actuellement à plus de 7 mois de couverture d’achat, alors qu’il dépassait à peine les 5 mois avant le déclenchement de la pandémie du coronavirus au Maroc, en mars dernier. Si tous les indicateurs macroéconomiques suivent un trend baissier ou négatif, les avoirs étrangers du pays affichent une performance considérable pour des raisons multiples. Il y a tout d’abord le tirage effectué début avril de la totalité de la LPL (ligne de précaution et de liquidité) auprès du Fonds monétaire international (FMI) d’une valeur de 3 milliards de dollars US. Les responsables marocains, en pleine gestion de crise, avaient à l’époque préféré jouer la prudence et renforcer le matelas de devises en perspective d’une détérioration probable.
Cette mesure avait permis, sur le coup, de faire gagner au pays moins de 20 jours supplémentaires de couverture d’achat à l’international. Sur ce plan, il faut préciser que le deal passé entre les deux parties prévoit notamment une restitution de la totalité de la LPL à tout moment. Vu la situation actuelle, le Maroc pourrait bien actionner ce dispositif au cours de l’année 2021, si les responsables disposent de plus de visibilité. En plus de la LPL, la baisse de la consommation et surtout l’effondrement des cours des matières premières ont beaucoup joué en faveur de la performance. D’ailleurs, les prix du pétrole sont, actuellement, en train de baisser de niveau à l’international.
D’autres mesures avaient été prises par le Maroc dès les premiers mois de la crise sanitaire. C’est le cas notamment avec la demande effectuée par l’Office des changes auprès des importateurs de voitures ou encore l’invitation de certaines grandes structures de suspendre la distribution de dividendes au titre de l’exercice 2019. Le matelas de devises pourrait se renforcer davantage au cours de la deuxième moitié de l’année en cours.