En dépit d’une conjoncture mondiale marquée par la crise sanitaire qui a impacté négativement l’économie mondiale, les entreprises, bien qu'échaudées par la crise, ont globalement maintenu leur politique de distribution des dividendes à leurs actionnaires, et ce même quand les régulateurs de certains secteurs les en dissuadent.
Du coup, en dépit de la baisse des résultats des entreprises et de nombreux secteurs d’activité, notamment dans les secteurs les plus touchés, le volume de distribution des dividendes au niveau mondial n’a reculé que de 12,2% à 1.255 milliards de dollars en 2020, comparativement à l’exercice 2019.
Cette résilience dans la distribution des dividendes s’explique par le fait que la plupart des entreprises ont maintenu ou augmenté leur redistribution aux actionnaires, selon un rapport publié ce lundi 22 février par le gestionnaire d’actifs Janus Henderson.
Preuve de cette résilience, les dividendes versés en 2020 ont moins reculé que lors de la crise financière de 2008. «L’impact de la pandémie sur les dividendes a suivi la tendance d’une récession classique et son incidence a été, à l’échelle internationale, moins sévère que suite à la crise financière de 2008», souligne l’étude, citée par capital.fr.
Cette situation s’explique par le fait que, malgré les effets de la pandémie et le manque de visibilité sur les perspectives d'avenir, les deux tiers des entreprises dans le monde ont réussi à augmenter ou maintenir le niveau de leur dividende distribué. A travers ces politiques généreuses, les entreprises essayent autant que faire se peut de fidéliser leurs actionnaires durant cette période d’incertitudes.
Toutefois, certains secteurs étant plus touchées par la crise que d’autres, une société sur huit n’a pas accordé de dividendes à ses actionnaires. Dans certains cas, ce sont les régulateurs de certains secteurs, notamment les banques, qui ont encouragé cette non distribution de dividendes afin de renforcer la solidité financière de ces entreprises.
Par ailleurs, les distributions de dividendes ont différé d’une région à une autre. Les entreprises nord américaines ont été les plus généreuses avec des dividendes qui ont augmenté de 2,6% à 546 milliards de dollars en 2020. Il faut aussi souligner que les entreprises high tech américaines ont globalement tiré profit de la crise de la pandémie de Covid-19. Microsoft s’est adjugé le rang du plus important distributeur de dividendes.
Les entreprises chinoises, hongkongaises et suissesses ont également été généreuses. Quant aux entreprises européennes, elles sont à l’origine de la moitié de la baisse des dividendes dans le monde à cause, notamment, des secteurs bancaires et pétroliers. La France a été le pays qui a le plus annulé le versement de dividendes en 2020, à cause notamment de son secteur bancaire.
Enfin, pour 2021, le gestionnaire d’actifs Janus Henderson prévoit une hausse des distributions de dividendes pouvant atteindre 5% à 1.320 milliards de dollars.