Droit de grève: un dialogue social sous le signe de la rupture

La Cour constitutionnelle a validé la loi sur le droit de grève, infligeant un revers aux syndicats qui espéraient son rejet.

Revue de presseLa Cour constitutionnelle a validé la loi sur le droit de grève, infligeant un revers aux syndicats qui espéraient son rejet. En réponse, ces derniers envisagent de saisir le Bureau international du travail et de solliciter un arbitrage royal. Face à cette décision, le boycott du dialogue social et de nouvelles grèves restent des options majeures. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 17/03/2025 à 21h07

Les centrales syndicales viennent d’essuyer un revers majeur dans leur confrontation avec le gouvernement. La Cour constitutionnelle (CC) a validé la loi organique sur le droit de grève, malgré certaines réserves, jugeant qu’elle ne contrevenait pas aux principes fondamentaux de la Constitution. Cette décision anéantit les espoirs des syndicats, qui comptaient sur cette étape pour obtenir l’annulation de ce texte controversé, exacerbé par des tensions persistantes avec l’exécutif, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du 18 mars.

À ce jour, aucune réaction unifiée des syndicats n’a été enregistrée depuis la publication de la décision de la CC. Toutefois, selon le plan d’action envisagé après l’adoption de la loi par le Parlement en février dernier, deux options majeures se dessinent.

Ali Lotfi, secrétaire général de l’Organisation démocratique du travail (ODT), a déclaré à Les Inspirations Eco que les syndicats comptaient saisir le Bureau international du travail (BIT) et, en dernier recours, solliciter un arbitrage royal pour trouver une issue à cette situation. Il insiste sur le fait qu’accepter cette loi reviendrait à affaiblir les acquis des travailleurs au profit des employeurs.

Si le calendrier des actions syndicales reste flou, une chose est certaine, écrit Les Inspirations Eco: les centrales entendent utiliser tous les moyens à leur disposition avant l’entrée en vigueur du texte, avec pour objectif de faire fléchir la position du gouvernement. «Cette loi représente un recul regrettable et une source potentielle d’instabilité. D’ailleurs, elle a été adoptée par une minorité d’élus dans les deux Chambres du Parlement», souligne Lotfi.

En plus d’un éventuel arbitrage royal, les syndicats envisagent d’autres leviers de pression, notamment le boycott du dialogue social avec le gouvernement et le patronat, en amont du 1ᵉʳ mai. L’incertitude plane sur la tenue du prochain round des négociations sociales. «Le gouvernement peine à réunir l’ensemble des partenaires sociaux, notamment ceux qui n’appartiennent pas aux formations politiques de la majorité», note le quotidien.

La question du dialogue social reste un point de crispation majeur, d’autant plus que les sujets de discussion ne manquent pas: mise en application de la nouvelle loi sur le droit de grève, réforme des retraites... Autant de dossiers brûlants qui exacerbent les tensions entre le gouvernement et les syndicats.

Si la situation ne s’apaise pas, un dernier recours pourrait être envisagé : le lancement d’une nouvelle grève générale. La dernière mobilisation, en février dernier, avait connu un large succès selon les syndicats, avec un taux de participation estimé entre 80% et 90%, alors que le gouvernement minimise son impact, le chiffrant à seulement 2% des travailleurs du secteur public et privé.

Dans ce contexte tendu, le secteur de l’éducation n’est pas épargné. Plusieurs centrales syndicales ont décidé de suspendre leur participation aux discussions des commissions techniques chargées de la mise en œuvre de l’accord de décembre 2023, censé pacifier les relations sociales et éviter une année blanche.

Par Nabil Ouzzane
Le 17/03/2025 à 21h07

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