Le tandem Mezouar a ouvert son meeting électoral en invitant les chefs d’entreprises à regarder une vidéo témoignages couronnant leur tournée de campagne qui a sillonné pratiquement l’ensemble des régions.
Ont ainsi pris la parole les présidents et dirigeants d’une dizaine de fédérations sectorielles et de bureaux régionaux de la confédération patronale. Certains ne cachent pas leur soutien au binôme Mezouar-Mekouar, d’autres se contentent de partager leurs attentes du futur président, sans citer aucune des deux candidatures. Les institutions qui ont apporté leurs témoignages sont: le Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS); la Fédération des industries de transformation et de valorisation des produits de la pêche (FENIP); le bureau régional de la CGEM Marrakech-Safi; la commission logistique de la CGEM; le bureau de la CGEM à la région de l’Oriental, Maroc Numéric Cluster, Commission Emplois et relations sociales à la CGEM et, enfin, la Fédération nationale du transport routier (FNTR).
Deux autres figures emblématiques de la CGEM des années 90 ont marqué de leur présence le meeting de ce mardi 15 mai, à savoir Ahmed Benkirane et Abderrahmane Bennani Smires. Mezouar a tenu à les saluer et saisi l’opportunité pour transmettre les salutations de deux autres anciens présidents, Hassan Chami et Abderrahim Lahjouji qui, dit-il, malgré leur absence, l’ont assuré de leur soutien et l’ont encouragé à «continuer dans cette dynamique». A noter que Chami et Lahjouji étaient présents physiquement la veille, lors du meeting du tandem Marrakchi-Benhida.
Mezouar a dressé un diagnostic sans appel de la situation économique: une économie en panne, une baisse du ratio de liquidité, un niveau élevé de créances en souffrance, une classe moyenne malmenée. Tout cela conjugué à un climat géopolitique perturbé. «Face à cette incertitude, le secteur privé doit se prendre en charge et figurer au centre de l’équation de développement. Notre pays dispose de suffisamment d’atouts qu’il va falloir préserver», affirme l’ancien ministre de l’Economie et des finances. Et d’ajouter: «le secteur privé a besoin de signaux pour relancer l’investissement. La CGEM doit se positionner comme un acteur incontournable dans l’accompagnement du secteur privé».
Mezouar invite les patrons à fixer un cap et à asseoir une démarche constructive avec des objectifs clairs et précis, pour ensuite œuvrer à les réaliser la main dans la main avec l’Etat, loin de toute attitude revendicatrice. Cela doit être structuré dans le cadre d’un Pacte avec le gouvernement mais aussi avec les partenaires sociaux.
Le programme du duo Mezouar-Mekouar est scindé en 6 axes déclinés en une vingtaine de chantiers et une centaine de mesures. Voici les mesures phares de leur feuille de route pour la période 2018-2021.
Axe I: choc de compétitivité et d’amélioration tangible de l’Offre Maroc sur tous les fronts critiquesSuppression de la TVA sur les biens d’équipement; allégement de la charge fiscale; lutte contre les importations sauvages; simplification des circuits de décisions sur les projets d’investissement à vocation productive (dérogation foncière, autorisation de construire, etc).
Axe II: soutien volontaristes à la PME-TPE et regénération par les start-upCrédit d’impôt «digitalisation de la PME»; engagement des grands groupes par rapport aux start-up (Start-up Business Act); solutions de financement spécifiques pour les PME en difficulté (Fonds de garantie pour les besoins en fonds de roulement); mise en place d’un trombinoscope de l’ensemble des membres de la CGEM; Pack PME International; amélioration du mécanisme du Fonds de promotion pour la prospection.
Axe III: renforcement de l’attractivité des territoires et implication accrue de l’investissement privé dans le développement des services aux citoyensSimulation proactive de l’investissement par la création de meilleures conditions-cadres dans les régions (Fonds d’impulsion régional, réserve foncière régionale); co-leadership de la CGEM régionale dans la mise en place des CRI 2.0, libération accrue et incitatifs forts pour l’investissement privé dans les secteurs sociaux.
Axe IV: capital humain et recentrage du dialogue social: clés de compétitivité de nos entreprisesDéveloppement de la filière apprentissage en relation avec les universités et les écoles, approbation par la CGEM et les fédérations du processus de formation continue; création d’un observatoire des métiers, basculement vers des conventions collectives par secteur (CGEM-syndicats); adoption de la loi sur la grève.
Axe V: positionnement volontariste sur de nouveaux relais de croissance au bénéfice de tous les acteursCadre incitatif pour l’entrepreneuriat numérique (contrat-programme avec l’Agence du numérique, services d’accompagnement en co-gestion avec la CGEM); création d’un «Club investisseurs Afrique».
Axe VI: solutions sectorielles spécifiques couvrant tous les secteurs critiques Corriger les distorsions sectorielles en termes d’avantages liés à l’investissement; identification avec les fédérations des points d’entrave à l’investissement et à la compétitivité de chaque secteur (fiscalité des intrants et lutte contre la concurrence déloyale, accès à la commande publique, foncier industriel, formation professionnelle).