L'annonce de la Banque centrale européenne (BCE) d’en finir avec les taux négatifs est clairement bénéfique pour la balance commerciale. Dans son édition du jour, Les Inspirations ECO constate qu'il n'en fallait pas plus pour "faire bondir l’euro face à la devise américaine sur le marché de change".
La perspective des deux hausses des taux prévues au 3e trimestre a fait perdre du terrain au dollar face à l’euro. "Par ricochet, le dirham dont le panier de cotation est composé à 60% de l’euro et 40% du dollar, retrouve un peu de peps face au billet vert", relève le quotidien qui rapporte que le dollar cotait à 9,91 DH jeudi 26 mai sur le marché de change au comptant alors qu'il valait 9,80 DH il y a un mois (21 avril).
Ceci dit, le journal estime que ce répit ne peut être que "provisoire tant l’incertitude qui pèse sur la croissance de la zone euro devrait remettre l’euro sous pression" et "redoute que la tendance baissière du dirham face à la devise américaine se poursuive sur le marché à terme". Et personne, dans les salles de marché à Casablanca, selon lui, n'est semble-t-il capable “d'émettre le moindre pronostic sur la trajectoire euro/dollar".
Dans ces conditions, le quotidien conçoit que "des industriels, dont les prix des intrants atteignent des sommets, les importateurs de céréales et de produits pétroliers sont pris en tenailles entre la flambée des cours des matières premières et un dollar fort". Pour ne pas répercuter la totalité des hausses qu'ils subissent, ils doivent rogner sur leurs marges.
Le journal explique que l'alimentaire, notamment le blé et l’orge, les produits pétroliers ainsi que les intrants utilisés dans l’industrie sont des achats incompressibles. "La moindre appréciation du dollar se répercute immédiatement sur le solde de la balance commerciale et les réserves de change". Il révèle qu'un dollar de plus sur le baril de pétrole entraîne une dépense supplémentaire de 500 millions de DH sur la facture énergétique et quelques dizaines de millions de DH sur le service de la dette libellée en dollar. L’appréciation actuelle de la devise américaine face à l’euro renchérit mécaniquement les importations marocaines, assure-t-il.
Sur un autre registre, le quotidien s'étonne que les prix de l’électricité domestique n'aient pas été ajustés à la hausse jusqu’à présent. "Jusqu’à quand l’ONEE, aujourd’hui sous perfusion financière par le Trésor, peut-il tenir?", s'interroge-t-il. Il avance que "le prix de l’électricité est un sujet politiquement sensible, le gouvernement préfère assurer les transferts financiers à l’ONEE plutôt que de prendre le risque d’un mécontentement social" et estime à au moins 20 milliards de DH le montant nécessaire pour maintenir les prix inchangés. Il pense que l'effort devrait être supporté par le contribuable.