Comme rapporté dans un précédent article, la Commission régionale unifiée de l’investissement (CRUI) a émis un avis défavorable concernant l’évaluation environnementale du projet de potasse du groupe Emmerson à Khémisset, jugé très consommateur d’eau. La firme britannique avait indiqué qu’elle allait examiner toutes les options réglementaires et juridiques pour un éventuel recours et évaluer ses prochaines actions.
Ce lundi 29 octobre, on apprend qu’un recours a effectivement été déposé auprès du wali de la région Rabat-Salé-Kénitra. «Le Centre régional d’investissement a par la suite répondu que la CRUI n’a pas la capacité d’examiner à nouveau l’impact environnemental et social du projet et n’a fourni aucune indication sur d’autres voies de recours», souligne Emmerson dans un communiqué.
Et d’ajouter: «Emmerson continue d’examiner ses options concernant le processus d’approbation et informera le marché de ses prochaines étapes».
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La firme britannique annonce au passage des changements importants dans sa gouvernance. James Kelly (président non exécutif) et Rupert Joy (directeur non exécutif) quittent le conseil d’administration avec effet immédiat. Hayden Locke a été nommé nouveau président.
Le retard pris dans la réalisation de son projet de Khémisset a contraint Emmerson à prévoir un plan de réduction de voilure. «À compter du 1er novembre 2024, les deux administrateurs non exécutifs restants (M. Locke et M. Wrixon) suspendront la perception de leurs commissions en espèces et prélèveront à la place des commissions sous forme d’actions afin de continuer à les aligner sur les intérêts des autres actionnaires», note la même source.
Graham Clarke, directeur général, réduira de 40% sa rémunération de base, qui sera revue chaque trimestre en fonction de la situation financière et des perspectives de la société.
«La majorité des coûts permanents restants au sein de l’entreprise, à l’exception des fonctions administratives et réglementaires de base, sont en cours de révision et seront considérablement réduits. Malheureusement, cela signifie, pour le moment, que pratiquement aucun progrès ne pourra être réalisé dans les différents axes de développement de projets à valeur ajoutée en cours», souligne Emmerson dans son communiqué.
Pour rappel, début avril dernier, la compagnie minière a annoncé une levée de fonds de 2,2 millions de dollars auprès de Global Sustainable Minerals (GSM), un véhicule d’investissement basé à Singapour, et de la holding britannique Gold Quay Capital (GQC).
Cette opération, qui a permis à GSM d’acquérir une participation de 20,3% dans le capital de l’entreprise britannique, devait servir à financer les études de déploiement de la technologie Khemisset Multimineral Process (KMP) développée par Emmerson, ainsi que le processus d’évaluation de l’impact environnemental du projet.
La nouvelle évaluation environnementale soumise à l’examen de la CRUI devait intégrer la technologie KMP qui, à en croire Emmerson, «permettra de réduire considérablement la consommation d’eau de la mine et l’élimination de la saumure».