En images, l’autoroute de l’eau Sebou-Bouregreg, un projet royal vital pour les villes de Casablanca et Rabat

Projet de l'autoroute de l'eau de Sebou-Bouregreg servant à approvisionner l'axe Casablanca-Rabat. (Y.Jaoual/Le360)

Le 12/01/2025 à 14h35

VidéoPour répondre aux besoins croissants en eau potable dans la région côtière entre Rabat et Casablanca, un projet royal inédit de transfert d’eau entre les bassins de Sebou et Bouregreg a vu le jour. Mis en service en août 2023, ce projet colossal de 67 km permettra d’assurer l’approvisionnement de 12 millions d’habitants, en allégeant la pression sur les réserves en baisse du barrage Al Massira.

Face à une pénurie exceptionnelle d’eau dans la région côtière reliant Rabat à Casablanca, un ambitieux projet de transfert d’eau entre les bassins de Sebou et Bouregreg a été inauguré. Cette autoroute de l’eau vise à garantir une alimentation continue en eau potable pour des millions d’habitants tout en optimisant la gestion solidaire des ressources hydriques. Mise en œuvre en seulement neuf mois, elle marque une étape primordiale dans la lutte contre la sécheresse persistante au Maroc.

Le projet, qui s’étend sur une distance de 67 km, a été lancé en décembre 2022 et a commencé à fonctionner progressivement dès le 28 août 2023. «Ce transfert permettra de mobiliser un volume annuel de 560 millions de mètres cubes d’eau provenant du bassin de Sebou, un surplus qui était auparavant déversé dans l’océan Atlantique», déclare Anouar Attar, chef de service travaux conduite projet d’interconnexion entre les deux bassins.

Selon les autorités, le projet a nécessité un investissement de 6 milliards de dirhams et comprend une prise d’eau au niveau du barrage El Kansera, deux stations de pompage ultra-modernes capables de traiter jusqu’à 15 mètres cubes d’eau par seconde, ainsi que des canalisations en acier d’un diamètre de 3.200 mm. «Grâce à cette infrastructure, la capitale et sa région bénéficient désormais d’un approvisionnement quotidien de 800.000 mètres cubes, avec une capacité de stockage de 400.000 mètres cubes dans le barrage Sidi Mohamed Ben Abdellah», ajoute Attar.

Par ailleurs, la qualité de l’eau transférée fait l’objet d’un suivi rigoureux. «Nous effectuons des analyses journalières sur six points de contrôle répartis le long de l’oued Sebou afin de garantir une qualité optimale de l’eau acheminée», explique Aïcha Aitaoual, chef du service de suivi, d’évaluation et de planification des ressources en eau à l’Agence du bassin hydraulique du Sebou à Kénitra. Elle précise également que des études détaillées sont en cours pour identifier et éliminer les sources de pollution, dans le cadre d’un programme d’assainissement de l’oued Sebou.

Ce projet s’inscrit dans le cadre du «Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020-2027», lancé sous les directives royales. Il a mobilisé des compétences marocaines de haut niveau. «Ce modèle pourrait être reproduit ailleurs, notamment dans les régions du nord et du sud du pays», conclut la responsable.

Le projet a été réalisé grâce à la coordination de plusieurs départements ministériels, dont le ministère de l’Équipement et de l’Eau, le ministère de l’Agriculture, ainsi que l’Office régional de mise en valeur agricole (ORMWVA) du Gharb.

Par Youssra Jaoual
Le 12/01/2025 à 14h35