Les cours de pétrole ont connu une flambée au début de l’année 2022, accentuée notamment par la crise en Ukraine, avant de s’inscrire dans une nette correction baissière durant le quatrième trimestre, suite notamment à une faiblesse de la demande mondiale. Cette tendance devrait se poursuivre durant les prochains mois.
En effet, la moyenne des cours du Brent en 2002 s’est élevée à 100 dollars, en hausse de 42% en glissement annuel après un rebond de 67% en 2021. Pour le seul mois de décembre, la moyenne a été de 81 dollars, en baisse de 11% sur un mois et de 33% depuis le pic de juin.
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En ce début d’année, le marché pétrolier demeure stable avec un niveau des cours relativement bas. Ce mardi 24 janvier, le baril de Brent de la mer du Nord s’est échangé à 88,16 dollars et le baril du West Texas Intermediate (WTI) américain à 81,60 dollars.
Pour les prochains mois, la Direction des études et des prévisions financières, relevant du ministère de l’Economie et des Finances, estime dans sa dernière note de conjoncture que les cours devraient «continuer d’évoluer à des niveaux modérés, moins élevés qu’en 2022», dans un contexte marqué par «un excédent de l’offre sur la demande».
En effet, des réductions importantes de la production de l’OPEP+ ont commencé à partir de novembre 2022, alors que des sanctions de l’Union européenne sur le pétrole russe sont entrées en vigueur à partir de décembre. En effet, les pays de l’OPEP+ ont décidé de réduire leurs quotas de production de pétrole de 2 millions de barils par jour (mbj), à compter de novembre 2022 et jusqu’à fin 2023, pour soutenir les prix pétroliers.
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Les restrictions de l’UE sur le pétrole russe ont commencé le 5 décembre 2022 pour le pétrole brut et le 5 février 2023 pour les produits pétroliers raffinés. Elles couvrent un embargo sur près de 90% des importations de pétrole russe acheminé en Europe par voie maritime, souligne la DEPF.
Par ailleurs, l’UE, le G7 et l’Australie ont décidé de plafonner à 60 dollars le prix du baril de pétrole russe transporté par bateau et vendu à des États tiers. Ce mécanisme, également entré en vigueur le 5 décembre 2022, est censé permettre à la Russie de continuer à produire et à vendre son pétrole mais à des prix plus bas.
Pour ce qui est de la demande, le marché pétrolier est redevenu excédentaire au second semestre 2022. Le surplus de l’offre sur la demande a atteint 1,1 mbj au quatrième trimestre 2022 et devrait rester au même niveau au premier trimestre 2023, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cet excédent s’explique par une faiblesse de la demande de la Chine et des économies avancées, une forte hausse de l’offre des Etats-Unis et des pays arabes du Golfe et une résilience de l’offre russe.
L’AIE prévoit ainsi une croissance modérée de la demande mondiale de pétrole en 2023 (+1,9 mbj après +2,3 mbj en 2022). La demande mondiale de pétrole devrait atteindre en moyenne 101,7 mbj en 2023, dépassant légèrement les niveaux pré-Covid (100,6 mbj en 2019).
Cependant, le marché pétrolier reste confronté à des risques de fluctuations, liés à l’évolution du contexte économique, géopolitique et sanitaire mondial. Les analystes de la DEPF estiment que la réouverture post-Covid de l’économie chinoise pourrait exercer des pressions haussières sur les prix du pétrole en 2023.