Son intervention au Conseil d’administration de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) était très attendue, jeudi 28 mai. Lors de sa visioconférence, le ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun, a été des plus rassurants et a multiplié les promesses.
Première mesure: le renforcement de l’investissement public. «Il sera renforcé et devra s’appuyer sur des mécanismes innovants en matière de financement à travers les partenariats public privé et des Fonds publics privés quand c’est possible, pour les prises de participation dans le capital des entreprises et pour l’investissement», a déclaré le ministre cité par le quotidien L’Economiste dans son édition du 1er juin. Le détail sera décliné dans le projet de loi de Finances rectificative. «Une chose est sûre, le choix de l’investissement dépendra de l’impact sur l’emploi et tiendra compte de la préférence nationale», lit-on dans le quotidien.
Benchaâboun a annoncé deux catégories d’actions post-crise: «la première doit être engagée rapidement et devrait permettre à l’économie de reprendre progressivement sa vigueur et la deuxième catégorie doit être également engagée, mais ses résultats ne seront perceptibles qu’à terme», a résumé le ministre. Dans les détails, et sur le court terme, Benchaâboun a rappelé les récentes mesures prises par le Comité de veille économique: Damane Oxygène, qui a bénéficié à plus de 20.000 entreprises pour près de 12 milliards de dirhams, 420.000 dossiers de report des échéances de crédit, un crédit additionnel pour le financement du fonds de roulement.
Les établissements et entreprises publiques bénéficient également de l’appui de l’Etat: une garantie à 100% aux banques, pour qu’elles puissent accompagner leurs besoins de liquidité, a été décidée. Des mécanismes pour le renforcement des fonds seront également déployés. Car, face à l’accumulation de crédits (Damane Oxygène, Damane Relance..), la situation financière des entreprises peut en arriver à un déséquilibre se traduisant par des problèmes de solvabilité, indique l’Economiste. Et le ministre d’affirmer: «nous allons mettre en place des mécanismes pour accompagner ceux qui le souhaitent en matière de fonds propres ou de quasi-fonds propres. Ce sera soit de la dette subordonnée, soit des augmentations de capital classique». Là encore, des outils financiers seront prévus dans la loi de Finances rectificative.
Le tout est conditionné par les délais de paiement. «Dans les produits de relance, nous avons insisté sur le fait de devoir payer les fournisseurs. Ce sujet doit être traité avec toute la détermination nécessaire. Toutes nos actions seront vaines si ce problème persiste. J’appelle les grandes entreprises pour qu’elles accordent la priorité à ce sujet. Nous sommes prêts à les accompagner et à mettre en place les mesures nécessaires», a soutenu le ministre.