Les défaillances d’entreprises continuent d’augmenter. C’est ce qui ressort de la dernière étude du Data Provider Inforisk. Au cours du premier semestre, le nombre des défaillances d’entreprises a atteint 7.659, soit une hausse de 14% par rapport à la même période de l’année 2023. «Un plus haut semestriel jamais enregistré auparavant», relève le quotidien L’Economiste dans son édition du lundi 5 août. Cela démontre que le Maroc n’arrive toujours pas à solutionner les difficultés liées aux délais de paiements, lit-on.
En termes de répartition, Tanger se distingue par le taux de défaillances le plus élevé, avec une augmentation annuelle de 35%, suivie de Rabat à 30%, Agadir à 15% et Marrakech à 13%. Casablanca et Fès affichent les taux les plus faibles, avec une variation annuelle de 7%. Il est important de noter que l’axe Casablanca-Rabat-Tanger représente à lui seul 43% des défaillances.
«Par secteur, c’est le commerce qui reste le plus touché, avec un taux de défaillances de 33%. Il est suivi de l’immobilier (20%) et du BTP (15%), ainsi que du transport et de l’industrie manufacturière (respectivement 9% et 7%)», lit-on encore.
Par ailleurs, certains secteurs ont connu une forte augmentation des défaillances entre 2023 et 2024, avec à leur tête, le secteur agricole (+24%), principalement à cause des conditions climatiques défavorables et de l’inflation. Les défaillances dans la santé ont également augmenté de 24%, tandis que celles de l’hôtellerie et la restauration ont bondi de 22%.
Le constat aujourd’hui est sans équivoque, les défaillances d’entreprises sont majoritairement liées aux délais de paiement. D’ailleurs, selon les experts d’Inforisk, au Maroc, 40% des défaillances relèvent de ce problème. «Ils sont de très loin la première cause de mortalité des entreprises», soulignent les experts d’Inforisk. En effet, les retards de paiement et/ou les impayés impactent directement le «cash-in» de l’entreprise.
Cette absence de trésorerie est directement responsable de son insolvabilité. «Toutefois, ce constat n’est pas uniquement imputable aux défauts de paiements, mais aussi à l’organisation des TPE, qui manquent souvent de processus rodés de gestion de trésorerie. Aujourd’hui, il est prématuré de dire que la nouvelle loi sur les délais de paiements n’est pas efficace, car il faut encore plus de temps afin qu’elle produise son effet», conclut L’Economiste.