Exclusif. À Issaguen, dans le Rif, la moisson du cannabis légalisé bat son plein

Démarrage de la saison de moisson du cannabis légalisé à Issaguen, dans le Rif. (A.Et-Tahiry/Le360)

Le 25/08/2024 à 15h06

VidéoIssaguen est un petit village rifain perché à une altitude de 1.700 mètres. On ne parle ces jours-ci que du début de la première campagne de moisson de cannabis légalisé, en particulier la Beldia suite à sa réhabilitation par l’Agence nationale de réglementation des activités du cannabis (ANRAC) sur instructions royales.

Sur place, Le360 s’est rendu à Issaguen dans cette belle région du Maroc pour assister samedi à une partie du lancement de la moisson, une opération qui a coïncidé avec l’heureux évènement de la grâce royale dont ont profité 4.831 détenus condamnés pour d’anciens trafics liés à la culture illégale du cannabis.

La joie était visible sur les visages d’Abdellatif Adbib, propriétaire d’une ferme de plusieurs hectares, et de ses ouvriers qui arrachaient les tiges muries de la Beldia légalisée par l’Agence nationale de réglementation des activités du cannabis (ANRAC) conformément à la loi 13-21.

«Ce que je vis est formidable. Je travaille actuellement comme un papillon libre, mes plus vifs remerciements vont au roi Mohammed VI», qui a légalisé cette culture de cannabis en l’arrimant à un réel besoin d’industrie pharmaceutique et à d’autres marchés internationaux légaux, a affirmé Abdellatif Adbib sur un ton ému.

Cet agriculteur a planté 4 hectares de Beldia dans son exploitation. Il explique derrière un drapeau national aux couleurs rouge et vert que la saison des semences et de la plantation a commencé à partir du mois de mars. «À la fin du mois d’août, a-t-il poursuivi, les feuilles jaunissent, cela veut dire que la moisson doit se faire».

Après avoir arraché les tiges du sol, une autre étape commence, celle du séchage. «Les tiges sont mises à l’abri, à l’ombre du soleil, le temps qu’il faut pour qu’elles sèchent», a expliqué le fermier qui réclame l’obtention d’une grande superficie afin de pouvoir non seulement «sécher les tiges mais construire les locaux d’une coopérative dédiée au traitement du cannabis».

Mais avant la production des dérivés de la Beldia, «il faut la transformation de la plante», a ajouté Abdellatif Adbib avant de souligner que son objectif est de doter sa coopérative «d’une unité de transformation de la Beldia en produits dérivés de ce cannabis».

Abdellatif Adbib est un natif de la région, qui veut contribuer aux côtés de l’ANRAC au développement socio-économique de la zone montagneuse. Selon les règlements de l’ANRAC, les récoltes du cannabis doivent être confiées à toute coopérative agréée avant leur «commercialisation sous le sceau de l’accord et du contrôle exclusif de l’agence». L’agence a été créée aux termes de la loi 13.21 relative aux usages licites du cannabis.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Abderrahim Et-Tahiry
Le 25/08/2024 à 15h06