Mohamed Sajid est plus déterminé que jamais à recouvrir les montants dûs à Lydec, société délégataire de la distribution de l’eau et de l’électricité à Casablanca. Il vient d’envoyer une lettre à Jean Pascal Darriet, DG de la filiale marocaine de Suez Environnement, lui demandant de régulariser sa situation en s’acquittant de la somme de 546 millions de dirhams.
L’affaire traîne depuis trois ans déjà quand les auditeurs mandatés par l’autorité délégante se sont penchés sur l’exécution du contrat de la gestion déléguée sur la période 1997– 2006. Leurs conclusions rendues en février 2012 sont sans appel: Lydec doit reverser à l’autorité délégante plus qu’un demi milliard de dirhams. Cette dette est inscrite sur les comptes de Lydec (cotée en Bourse) depuis plusieurs années déjà. Et les réunions se sont enchaînées entre les représentants de la société et les services de la mairie et du ministère de l’Intérieur pour réviser cette décision. La dernière en date remonte à mai 2013, qui a abouti à la constitution d’une commission mixte pour examiner et traiter le dossier de cet audit. Mais les nombreuses réunions tenues depuis n’ont pu rapprocher les positions des deux parties.
Seulement aujourd’hui, l’autorité délégante hausse le ton. Dans son courrier adressé à la direction générale de Lydec, Sajid invite la société à aider à clôturer ce dossier à l’amiable. Il explique aux dirigeants de Lydec que régulariser leur situation avant le 30 décembre, le dispenserait de «recourir à l’émission d’un ordre formel de reversement du montant dû, conformément à la réglementation en vigueur». Comprenez, le représentant de l’autorité délégante peut enclencher une procédure qui lui permettrait de se servir directement dans les comptes de Lydec.
Contactés par Le360, le maire Mohamed Sajid comme les responsables de Lydec sont restés injoignables. Pour rappel, Lydec fait aussi l’objet d’un redressement fiscal pour un montant dépassant les 800 millions de dirhams. Un récent rapport de la Cour des comptes est également venu récemment, dévoiler des irrégularités commises par l’entreprise, notamment des voies détournées pour faire sortir des devises du pays.