Export: comment le secteur de la pêche tire son épingle du jeu

Un bateau de pêche dans les eaux marocaines.

Revue de pressePris dans les filets des défis climatiques et d’une flotte vieillissante, le secteur halieutique cherche à maintenir sa compétitivité face à une concurrence toujours plus agressive. Une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 24/11/2024 à 21h31

Les produits de la mer issus des côtes marocaines ont, depuis longtemps, trouvé leur place dans les assiettes des consommateurs du monde entier. Ce succès indéniable s’appuie sur un secteur stratégique dont l’impact économique et social dépasse largement les chiffres de production. Avec 2,8 milliards de dollars à l’export et trois millions d’emplois (directs et indirects), le secteur halieutique joue un rôle clé dans l’économie nationale.

La Fédération des industries de transformation et de valorisation des produits de la pêche (FENIP) revendique même le statut de leader africain et de quinzième producteur mondial, avec 43% des parts du marché mondial des conserves de sardines. Pourtant, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du lundi 25 novembre, l’industrie fait face à des enjeux de taille, à la fois économiques et environnementaux.

«Parmi ces défis, la concurrence asiatique s’impose comme l’une des plus redoutables, fragilisant la compétitivité des produits marocains. Portés par des capacités industrielles considérables, les exportateurs asiatiques pratiquent des prix particulièrement agressifs, rendant plus difficile l’accès aux marchés traditionnels du Royaume. Pour y faire face, le Maroc mise sur la qualité de ses produits et l’innovation», lit-on.

«La modernisation de la flotte côtière et l’amélioration des infrastructures logistiques, notamment de la chaîne du froid, sont des priorités pour maintenir notre position sur les marchés internationaux», confie Hassan Sentissi El Idrissi, président de la FENIP, cité par Les Inspirations Eco.

Le secteur doit également composer avec des défis environnementaux de plus en plus pressants. Les changements climatiques perturbent les écosystèmes marins: acidification des océans, modification des courants et réchauffement des eaux affectent directement les cycles de reproduction des espèces.

«Pour y répondre, le Maroc a mis en place des plans de gestion rigoureux, combinant quotas, repos biologiques et suivi scientifique. Mais ces mesures, si elles sont nécessaires, restent insuffisantes», lit-on encore.

Pour le président de la FENIP, le recours à des mécanismes internationaux, tels que le Fonds bleu pour l’océan, apparaît désormais essentiel pour assurer une gestion durable des ressources halieutiques et répondre aux enjeux environnementaux croissants. Dans cette optique, l’aquaculture est présentée comme un levier stratégique.

Ce secteur, encore peu développé, pourrait représenter une alternative cruciale pour réduire la pression sur les ressources marines. Avec un potentiel de production aquacole en Afrique estimé à 18,8 millions de tonnes d’ici 2050, le Maroc se positionne pour accroître significativement sa contribution.

Par Walid Ayadi
Le 24/11/2024 à 21h31