La traçabilité des produits de la mer répond aux attentes d’un grand marché international confronté à la recherche de filières localisées et organisées. Elle est devenue LA préoccupation de tous les acteurs de la chaîne alimentaire, en quête d’un moyen technique permettant de connaître l’histoire des produits. Un atout en tout cas pour pénétrer sur les marchés étrangers, comme ceux de l’Union européenne qui impose des directives drastiques que les entreprises sont obligées d’observer.
Au Maroc, l’autorité compétente, l’Office national de sécurité sanitaire (ONSSA), veille à faire respecter ces réglementations. Auparavant, il y avait des contrôles officiels systématiques avant exportation.
Cité par “L’Economiste”, Mohamed Bouayad, président de AHP explique «qu’il est important d’expliquer l’intérêt de la traçabilité qui est une obligation dans le sens positif du terme, et non un fardeau». La traçabilité se présente, en effet, comme facteur d’amélioration de la qualité. La grande nouveauté aujourd’hui, est que la certification va être séparée du contrôle sanitaire. Quand un producteur est sur le point d’exporter, il déclare sa marchandise et l'envoie, la procédure étant plus allégée et le producteur plus impliqué.
Des services vétérinaires font leur travail a posteriori ou avant s’ils le désirent. Cela dépend du classement de l’entreprise et de sa gestion de la sécurité sanitaire. Ainsi, les professionnels sont désormais responsables de leurs produits, selon la loi 28/07. Ils ont la responsabilité civile, commerciale et pénale pour ce qui concerne la santé du consommateur.
Bouayad insiste sur le fait qu’iIls sont responsables de ce qu’ils exportent. Dans le détail, ils doivent effectuer une analyse du danger liée au produit, en présentant un plan de maîtrise sanitaire à faire valider par l’ONSSA. Pour Dr Hassan Moujahid, de la Direction centrale de l’ONSSA: «Si jamais il y a non-conformité ou alerte, il y a un blocage qui entraîne une reprise à zéro car la confiance n’a pas été respectée, surtout au niveau des critères de sécurité qui touchent directement le consommateur».
Ainsi, cette nouvelle approche concernant la certification des produits issus de la pêche et de l’aquaculture destinés à l’export permet des procédures plus souples pour alléger la traçabilité. Pour exemple, pour les semi-conserves, c’est un gain de temps qui peut aller jusqu’à un mois.