Certains y trouvent un raccourci leur permettant d’obtenir un emploi. Ils présentent de faux diplômes qu’ils obtiennent en à peine quelques clics, et moyennant une cinquantaine d’euros. C’est ce que relève le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du mercredi 24 mai. «Avec la démocratisation du numérique et l’absence de contrôle sur Internet, les faux diplômes se multiplient et deviennent accessibles à tous. Un phénomène mondial qui n’épargne pas le Maroc», lit-on.
S’il est difficile de le quantifier, faute d’étude sérieuse sur le sujet, les spécialistes des ressources humaines sont conscients du danger. Selon Siham En Najbi, fondatrice et dirigeante de BCI, cette préoccupation existe et les responsables RH sont de plus en plus regardants sur l’originalité et la qualité des attestions de travail qu’ils reçoivent au quotidien. «On se pose des questions et on ne vérifie pas seulement les diplômes. Nous regardons aussi de plus près les attestations de travail ainsi que les références inhérentes», explique l’auteure du livre «Agilité RH», citée par le quotidien.
Il se trouve que les faux diplômes vendus sur Internet présentent une assez bonne qualité et une reproduction presque à l’identique du sceau de l’école censée émettre le diplôme en question. «Certains sites spécialisés dans les diplômes contrefaits livrent sur papier ou impression de la meilleure qualité. Ils proposent, sans scrupule, un modèle parfait correspondant à votre région et à l’année, un BAT (Bon à tirer ou épreuve) à envoyer par email après accord de l’acheteur, ainsi qu’une preuve de livraison, et un suivi en ligne (UE, et la plupart des pays occidentaux)», lit-on encore.
Pour réduire ce risque, certains recruteurs procèdent à des vérifications plus poussées en contactant l’institution ou l’université mentionnée sur le diplôme, explique Siham En Najbi.
Produire de faux diplômes caractérise un délit de faux, et peut être puni au Maroc. Et la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) veille au grain. Ses services ont d’ailleurs fait tomber un réseau de trafic de diplômes, composé de plusieurs personnes au début de l’année. Une vingtaine de personnes ont été condamnées à des peines de prison très lourdes par la chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca pour falsification de diplômes dans une célèbre université de la capitale économique.