Flambée des prix des carburants: le Conseil de la concurrence rend son avis

Ahmed Rahhou, président du Conseil de la concurrence.

Ahmed Rahhou, président du Conseil de la concurrence. . DR

Le Conseil de la concurrence a publié, lundi 26 septembre 2022, son avis n°A/3/22 sur la flambée des prix des intrants et matières premières au niveau mondial et ses conséquences sur le fonctionnement concurrentiel des marchés nationaux pour le cas des carburants: gasoil et essence.

Le 26/09/2022 à 20h02

Cet avis fait suite à la décision du Conseil de la concurrence n° 2022-D-04 du 25 avril 2022, par laquelle il s'est saisi d'office de l'étude de l'impact de la flambée des prix des intrants et des matières premières au niveau mondial sur le fonctionnement concurrentiel des marchés nationaux, notamment les produits énergétiques.

Selon la même source, cette décision intervient dans une conjoncture où les prix de vente des carburants (gasoil et essence) à la pompe sur le marché national ont atteint des niveaux records au cours des premiers mois de l'année de 2022.

Ainsi, l'objectif principal assigné à cet avis est, dans un premier temps, de répondre à la question de savoir si les hausses des prix de vente du gasoil et de l'essence sur le marché national sont oui ou non corrélées avec les cours et les cotations de ces matières sur le marché mondial et, dans un second temps et en fonction des réponses obtenues, d'analyser l'impact de ces hausses sur la situation de la concurrence dans les marchés concernés.

Le diagnostic réalisé et l'analyse du fonctionnement concurrentiel des marchés de ces produits, de la structure de leurs prix de vente, des marges réalisées par les opérateurs actifs sur ces marchés, ainsi que leurs rentabilités ont permis d'aboutir d'une série de conclusions.

La première est qu'il s'agit d'un marché très encadré par une règlementation devenue obsolète en dépit de la libéralisation des prix de vente du gasoil et de l'essence sur le marché national. Aussi, ce marché est totalement dépendant des importations de l'étranger et dont les volumes sont en constante augmentation.

Le Conseil de la concurrence fait également état d'une forte concentration au niveau des marchés de l'importation et du stockage dont le niveau se situe généralement en-dessous du seuil prévu par la réglementation, ainsi que d'un réseau de distribution du gasoil et de l'essence en forte croissance et un niveau de concentration élevé sur le marché de la distribution de ces produits.

En outre, le conseil indique que les cotations mondiales du pétrole brut et des produits raffinés (gasoil et essence) sont en forte hausse depuis le début du 2e semestre de 2021 et qu'il existe une forte corrélation entre les cours du baril de pétrole brut, les cotations des produits raffinés et les prix de vente sur le marché national durant les années 2018 et 2019.

De plus, il souligne un affaiblissement de la corrélation entre les cours du baril de pétrole brut, les cotations des produits raffinés et les prix de vente sur le marché national durant les années 2020 et 2021 ainsi que les quatre premiers mois de 2022, et une répercussion immédiate des hausses des cotations à l'international et décalée dans le temps en cas de baisses.

Le Conseil de la concurrence évoque, également, l'existence d'une structure de prix de vente composée principalement des prix d'achat du gasoil et de l'essence à l'international et des taxes prélevées par l'Etat, ainsi que d'une composante fiscale du prix du gasoil et de l'essence qui diminue proportionnellement à la hausse de leurs prix à l'international.

Ledit avis fait aussi ressortir une marge brute de distribution très fluctuante avec un poids relativement faible dans la composition du prix de vente à la pompe et des niveaux de marge brute de distribution élevés en 2020 et 2021, période qui a enregistré la chute des cours du pétrole brut et des cotations des produits raffinés à l'international.

Par ailleurs, le conseil relève un niveau de marge nette (gasoil et essence) oscillant entre un minimum de 0,07 DH/l et un maximum de 0,68 DH/l durant la période 2018-2021, et une activité de distribution des carburants lucrative au vu des taux de rentabilité financière très élevés qu'elle permet de dégager.

Conformément aux dispositions de la loi n° 20.13 relative au Conseil de la concurrence, le Conseil a pris l'initiative de donner son avis sur la flambée des prix des intrants et matières premières au niveau mondial et ses conséquences sur le fonctionnement concurrentiel des marchés nationaux, pour le cas des carburants (gasoil et essence). A cet égard, et conformément aux dispositions de la loi n° 20.13 relative au Conseil de la concurrence et la loi n° 104.12 relative à la liberté des prix et de la concurrence, et après que le rapporteur général et les rapporteurs chargés du dossier de la saisine d'office pour avis ont été entendus, lors de la 28e session de la formation plénière du Conseil, tenue en date du 3 Safar 1444 (31 août 2022), le Conseil de la concurrence a émis cet avis.

Le 26/09/2022 à 20h02

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It is seemingly nonsense to conjecutre that the report is unwillingly uninnocent. The margin gains imposed by the well-known companies are beyond any rational conclusion. Such a report has unveilled one conclusion which is that Moroccan citizens will demonstrate a backlash if the situation doesnt get back to the normal.

La conclusion est très claire là taxe TIC et la TVA sont supporter par le consommateur final le citoyenl état doit éliminer au moins la taxe du TIC qui inmpacte considérablement la hausse des prix du gasoil et l'essence

يا رب إلى أين يتجه المغرب لا حول ولا قوة إلا بالله

Et donc ... Encore une info qui n'en ait pas une Quelle conclusion ?

كل المؤسسات التي كان يفترض فيها الوقوف إلى جانب المستهلك صارت متخندقة في صف اتحاد مقاولات المغرب. وهذا ما انعكس سلبا على قطاعات حساسة مثل المحروقات و الحليب و مشتقات و الزيت و الاسمدة الفلاحية و القاىمة لم تنته. هناك احساس مخيف بالتسيب و بالأمان من الملاحق. وفي مقابله احتقان حطير ينعكس على الإحساس بالانتماء و المواطنة. اما هذه الفضيحة الصادرة عن مجلس المنافسة فيجب ان لا يسكت عنها.

Je suis d'accord avec toi. J ai pas pu croire ce rapport. Incroyable...

Le conseil de la compétitivité joue aussi le politique alors qu'il doit être impartial, il doit faire son travail sans prendre en compte les enjeux politiques ou économiques, et doit trancher sans complaisance, sinon, il doit se retirer

Un avis qui est contraire à 180° à celui de l'ancien président qui a souligné qu'il y a des ententes en coulisses entre les grands distributeurs pour fixer le prix de vente à la pompe depuis 2015, sans laisser le marché à la concurrence et qu'on fait des commandes communes, chose qui a un impact négatif sur la compétitivité

Et pourquoi ce grand monsieur a été remercié ?

Je pense que le conseil de la concurence a tout dit , il est le porte parole des beneficiaires de cette hausse des prix et qu'il a oublie de parler d'une baisse du prix de baril de 120$ a seulement 80 $ actuellement ...on se demande ou est passe lea " moukayassa" !?!?!?... Non non ...s.v.p veuillez revoir votre analyse de la sutuation qui appauvrit les automobilistes et enrichis les proprietaires de stations de carburants et consorts dans un moment ou tout le monde cri au scandale de la hausse du litre qui a atteint plus de 15 dhs !!!....nous sommes ni en Europe ni aux Usa mais seulement au Maroc et on a besoin d'aide et de comprehension , non a la negligence des citoyens !!!

Il manque l essentiel, les gains réalisés au 1 trimestre 2022. Le surplus doit être rendu au contribuable comme en Europe.

Et donc????? Comme d'habitude un avis creux sans conclusion et qui dit tout et son contraire, des marges très élevées mais qui oscillent entre 0,07 et 0,65 dh le litre (soit Max 5% du prix de vente), autant dire carrément aucune marge de manœuvre Niveau assez décevant. Ils devraient se faire accompagner d experts du secteur expliquant les dynamiques de formation de prix à l'importation et ne pas se contenter de corrélations basiques avec le cours du brut.

Il manque la conclusion. Et peut être l'avis..

D’après l’avis, c’est l’état qui fait flamber le prix par les taxes. Les gens réclament un avis pour l’année 2022 et non 2018-2021

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