Les transporteurs routiers de la ville de Tanger créent encore une fois l’évènement. Après la sortie tonitruante de l’Association nationale du transport multimodal (AMTL), qui a appelé ses membres, mi-février dernier, à augmenter les tarifs de transport de 20% (un geste qui lui a valu un rappel à l’ordre du Conseil de la concurrence), c’est au tour de la Fédération nationale du transport multimodal (FNTM) de se démarquer en brandissant la menace d’une grève ouverte à partir de ce mercredi 6 avril à 10h00.
Ces deux structures, l’AMTL et la FNTM, ont un dénominateur commun, celui de l’emplacement de leur siège basé à Tanger. Leur zone d’influence se situe aux alentours du complexe portuaire Tanger Med et ne s’étend pas au reste du territoire national. C’est dire que l’appel à la grève lancé par la FNTM ne concerne qu’une petite frange des transporteurs qui, faut-il le rappeler, s’apprêtent à percevoir dès cette semaine les premiers versements au titre des aides financières directes mobilisées par le gouvernement.
Les membres de la FNTM, qui s’activent dans le segment du Transport international routier (TIR), auront droit à une indemnité forfaitaire de 6.000 dirhams pour chaque tracteur routier. Mais bizarrement, ce montant ne semble pas rassurer la FNTM qui y voit «une mesure gouvernementale insuffisante pour pouvoir atténuer l’impact de la flambée du prix des carburants sur les équilibres et la compétitivité des entreprises de transport».
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Contactés par Le360, les dirigeants de la Fédération du transport et de la logistique, affiliée à la CGEM, ne cautionnent pas l’attitude de la FNTM, même si celle-ci compte parmi les membres de la Confédération patronale. D’aucuns n’hésitent pas à pointer une tentative du PJD de se positionner sur le dossier des carburants, sachant que le président de la FNTM, Ahmed Gharrabi, est l’une des figures emblématiques du parti de la Lampe dans la région du Nord (il a été président de la commune de Souani lors du mandant précédent).
Dans son communiqué, la FNTM a appelé à accélérer la mise en place d’un cadre légal propre à l’indexation-carburant, permettant de répercuter les variations des prix à la pompe (à la hausse comme à la baisse) sur les tarifs de transport. Ce principe d’indexation a d’ailleurs été acté lors des récentes discussions avec le gouvernement. Sa mise en œuvre exige néanmoins un projet de loi encadrant la formule d’indexation.
Outre le gasoil professionnel (permettant de récupérer la TIC) et l’actualisation du coût de référence pour le transporteur, la FNTM incite le gouvernement à trouver une solution aux entreprises qui ne sont pas en mesure de rembourser leurs échéances de crédit et de leasing.
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Après plusieurs rounds de négociations, menées par les deux ministres du Transport (Mohamed Abdeljalil) et du Budget (Fouzi Lekjaa), le gouvernement a mis en place un dispositif de soutien destiné aux professionnels du secteur du transport routier. A partir de ce lundi 4 avril, les professionnels pourront bénéficier d’une aide directe dont le montant varie de 1.200 à 6.000 dirhams, en fonction du type de véhicule et de la catégorie de transport. Environ 180.000 véhicules sont concernés.
Pour l’heure, le gouvernement n’a encore pas communiqué le budget alloué à cette opération. Les professionnels ignorent s’il s’agit d’une aide ponctuelle (c’est-à-dire donnée une seule fois) ou récurrente, jusqu’à ce que le gasoil puisse retrouver au moins son niveau d’avant la crise ukrainienne.
Le jeudi 31 mars dernier, le gasoil a touché un nouveau record au Maroc, atteignant plus de 14,30 dirhams le litre, dépassant même le prix de l’essence. Une situation inédite et surtout inattendue.