Risques macroéconomiques, délais de paiement interentreprises, résistances des banques aux impacts de la pandémie Covid-19… Autant d’axes relevés par le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques qui a tenu le 6 juillet, au siège de Bank Al-Maghrib (BAM) à Rabat, sa onzième réunion, indique Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 8 juillet.
Lors de cette réunion, le Comité a mis l’accent sur le fait que «malgré les évolutions globalement modérées en 2019, les risques macroéconomiques devraient s’aggraver en 2020, sous l’effet du choc pandémique dont les répercussions vont indéniablement détériorer les conditions macroéconomiques en 2020, avant d’entamer progressivement une reprise à compter de 2021». Au niveau national, la croissance est doublement affaiblie en 2020 par les effets de la sécheresse et par l’arrêt total ou partiel de l’activité dans plusieurs secteurs, du fait de la pandémie. Elle devrait se contracter à -5,2% dans le cadre d’un scénario de reprise en «V».
S’agissant des comptes extérieurs, le Comité prévoit que «le déficit du compte courant, après son raffermissement de 1,2 point de PIB en 2019, devrait se creuser fortement en 2020 à 10,3% du PIB avant de s’améliorer partiellement en 2021 à 5,8%, grâce notamment à la mobilisation des financements extérieurs et la reprise rapide prévue en 2021». Dans ce sens, les avoirs officiels de réserve (qui se sont améliorés en 2019 à 253,4 milliards de dirhams assurant une couverture de 6 mois et 8 jours d’importations de biens et services) devraient baisser sur l’horizon de prévision. Par ailleurs, leur niveau permettrait de couvrir autour de 5 mois d’importations aussi bien en 2020 qu’en 2021. Pour ce qui est des finances publiques, le déficit budgétaire devrait se creuser à 7,6% en 2020 puis s’atténuer à 5% en 2021. Cela se traduirait par une hausse de la dette du Trésor, soit 75,3% du PIB puis 75,4% en 2020 et 2021 respectivement.
L’exercice de macro stress test effectué par Bank Al-Maghrib en juin 2020 fait ressortir à cette date la résilience des banques au choc induit par la crise de Covid-19, précise-t-on. Les banques démontrent des fondamentaux solides tenant compte des indicateurs et ratios de liquidité, de rentabilité et d’adéquation des fonds propres malgré l’environnement porteur de risques. «Le secteur bancaire a ainsi dégagé en 2019 un ratio moyen de solvabilité, sur une base sociale de 15,6% et un ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 de 11,5%, largement supérieurs aux minimas réglementaires de 12% et 9% respectivement», indique le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques, soulignant que le risque de concentration sur les grands débiteurs auquel sont exposées les banques continue, dans le contexte de crise sanitaire actuelle, de faire l’objet d’un suivi particulier.