La 4ème édition du Forum Afrique développement co-orgnaisée par Attijariwafa bank et Maroc Export, s’est ouverte ce matin à Casablanca en présence d’un parterre d’invités, dont des responsables politiques, des ambassadeurs, des dirigeants d’institutions nationales, régionales, continentales et mondiales, des opérateurs économiques, venus de nombreux pays africains,ainsi que des représentants des médias nationaux et internationaux.
Les 25 et 26 février, les intervenants vont débattre de deux problématiques majeures du continent : l’agriculture et l’électrification.
Ouvrant ce rendez-vous annuel, Mohamed El Kattani, PDG du Groupe Attijariwafa bank, a expliqué que 2.400 opérateurs économiques de 29 pays dont 24 pays africains, la Chine et l’Inde participent à cette édition. En tout, ce sont 4.500 rencontres BtoB qui sont au programme.
Outre ces rencontres d’affaires, sept pays africains vont présenter leur stratégie de développement et exposer leurs atouts au niveau d’un Centre d’exposition dédié à l’investissement.
Deux thèmes clés pour l’avenir de l’AfriqueLe choix de l’agriculture est judicieux, a rappelé El Kettani. En effet, l’agriculture représente 25% du PIB de l’Afrique, et 65% de la population africaine vit dans des zones rurales. Seulement, alors que le continent dispose des plus importantes terres agricoles, la malnutrition et l’insécurité alimentaire touchent de nombreux Africains.
Idem pour ce qui concerne l’électrification. 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Le taux d’électrification en Afrique subsaharienne se situe autour de 20%.
Allant dans le même sens, Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, a souligné que la problématique de l’agriculture est un défi pour le continent.
En effet, en Afrique, environ 200 millions d’Africains sont exposés à la malnutrition et à l’insécurité alimentaire. «Il faut gagner la bataille de l’agriculture», a-t-il lancé aux participants.
L’exemple du Plan Maroc Vert (PMV), lancé en 2008 et constituant un levier de révolution verte marocaine, est un exemple qui a permis en un laps de temps assez court des avancées considérables pour le Maroc, a-t-il expliqué. Le taux de mécanisation s’est amélioré avec 7 tracteurs pour 1.000 habitants et la production agricole s’est accrue de 43% depuis le lancement du PMV.
A titre d’illustration, le secteur oleicole a vu sa production passée de 700.000 tonnes en 2008 à 1.400.000 en 2015. Les surfaces irriguées au goutte-à-goutte sont passées de 160.000 ha à 450 000 ha. Parallèlement, les exportations ont progressé de 26% depuis le lancement du PMV.
En clair, avec la volonté politique, il est possible de gagner le pari de la sécurité alimentaire en Afrique et d’améliorer la balance commerciale de nombreux pays dont les déficits s’expliquent grandement par les importations de produits alimentaires.
PMV et COP22L’expérience du PMV est mise à la disposition des pays africains dont certains s’en inspirent. C’est le cas du Gabon et du Mali qui s’est appuyé sur l’expérience marocaine pour développer sa filière bovine.
Pour sa part, Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires étrangères et de la coopération du Maroc, a souligné que la thématique de ce Forum a tout son sens, sachant que l’Afrique est appelée à devenir «l'un des greniers du monde».
Et dans ce cadre, a t-il souligné, «le Maroc souhaite faire de la COP 22 celle de l’Afrique et celle de ceux qui sont les plus menacés par les changements climatiques. Et en faire celle de la concrétisation et du début du financement programmés».
Dans le même sens, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce, de l’industrie et de l’économie numérique du Maroc, a souligné que «la tectonique des plaques qui est en train de se produire offre des opportunités à l’Afrique». Le cas de la Chine en est un exemple.
La hausse des salaires en Chine offre une opportunité de création de 80 millions d’emplois pour le reste du monde, notamment pour l’Afrique du fait de la hausse des salaires en Chine où les bas salaires sont passés de 100 à 700 dollars actuellement au niveau de la côte ouest. Ainsi, les opportunités de délocalisation vont profiter à l’Afrique. Toutefois, il faut un certain nombre de préalables, dont la disponibilité des énergies.
Rendez-vous d’affairesC’est dans ce cadre que s’inscrit la Fondation énergies pour l’Afrique que dirige Jean Louis Borloo. Pour celui-ci, «la réussite de la COP22 est absolument vitale pour le monde et, surtout, pour l’Afrique».
Seulement, pour lui, «l’énergie n’est pas un facteur parmi d’autres, mais c’est le fondement du développement de l’Afrique», avant d’ajouter que «la stratégie volontariste du Maroc à destination de l’Afrique n’aura de succès que si l’Afrique arrive à résoudre la problématique d’énergie vitale pour l’éducation, l’industrie, le transport, etc.».
Bref, les thèmes développés lors de ce 4ème Forum Afrique développement constituent les clés du développement du continent.
Les conférences, animées sous forme de panels par des experts, seront suivies de recommandations pour apporter des solutions aux maux du continent, aussi bien au niveau agricole qu'énergétique.
Après la séance d’ouverture, outre les conférences, le rythme effréné des rencontres BtoB ont démarré avec au programme 4.500 rencontres d’affaires en deux jours.
Depuis le lancement de ce rendez-vous, 5.500 opérateurs économiques y ont participé avec, à la clé, 13.000 rendez-vous BtoB.