Le Maroc devra trouver les moyens de se passer complètement du gaz algérien, même si le secteur de l’énergie l’a déjà prévu, note le Financial Times dans un article consacré aux répercussions des décisions unilatérales récentes du régime algérien sur le marché européen du gaz, en particulier celui espagnol.
En ce qui concerne les centrales électriques, dont moins de 10% sont alimentés par le gaz, «le Maroc pourrait faire appel aux centrales au charbon dont il dispose et peut éventuellement se tourner vers d’autres sources de combustibles fossiles pour les centrales alimentées jusqu’ici par le gaz algérien», a ajouté la même source.
En revanche, la fermeture du GME pourrait compromettre la fourniture de gaz à l’Espagne, à l’approche de l’hiver, dans un contexte de forte hausse des prix dans toute l’Europe.
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L’auteur de l’article évoque la visite du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, le 30 septembre dernier à Alger, au cours de laquelle il a été question de discuter, entre autres, du projet d’extension du gazoduc direct Algérie-Espagne (Medgaz).
«Même avec le gaz supplémentaire, l’Espagne aura du mal cet hiver à importer du gaz via ses terminaux méthaniers», souligne le Financial Times.
«Les consommateurs espagnols sont déjà furieux des prix élevés de l’électricité. Cela a incité Madrid à imposer une taxe exceptionnelle de l’ordre de 3 milliards d’euros sur les bénéfices des entreprises énergétiques espagnoles», rappelle le quotidien économique.
Le 26 août dernier, l’Algérie, par la voix de son ministre de l’Energie, a laissé entendre qu’elle allait assurer l’ensemble des approvisionnements en gaz de l’Espagne par un gazoduc direct reliant les deux pays, à savoir Medgaz. En d’autres termes, l’Algérie pourrait renoncer au GME qui passe par le Maroc, dont le contrat arrive à terme le 31 octobre prochain. Inauguré en 1996, le pipeline GME convoie environ 10 milliards de m3 par an (pour une capacité de 13,5 mds).