Le double choc sans précédent causé par la pandémie du coronavirus et l’effondrement des prix du pétrole impacte déjà la croissance économique de certains pays de la région MENA, indique Aujourd’hui Le Maroc dans sa publication du 14 avril. Le quotidien, qui revient sur un récent rapport de la Banque mondiale intitulé «Importance de la transparence pour la région MENA», souligne que les estimations du coût de la crise actuelle sont fluctuantes, car il est difficile de prédire la manière dont l’économie mondiale, les politiques nationales et les sociétés de manière générale réagiront à la propagation de la pandémie. «Plus que toute autre région du monde, la région MENA est secouée par deux chocs distincts, quoique liés, à cause de la propagation du nouveau coronavirus et de l’effondrement des prix du pétrole.
La Banque mondiale ne ménage aucun effort pour aider les pouvoirs publics à surmonter ces chocs sans faire de laissés-pour-compte», fait d’ailleurs remarquer Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Le journal indique que, bien qu'il ne soit pas concerné par le choc pétrolier, le Maroc devra poursuivre le jeu de la transparence pour consolider la confiance des bailleurs de fonds internationaux.
Soulignons que le Maroc a maintenu ses notes de rating. De même, sa politique de riposte contre le Covid-19 est largement citée en exemple. «Son agilité à trouver les arrangements financiers pour soutenir sa population confortera certainement la confiance dans les instances publiques. Il a puisé, dernièrement, dans la ligne de précaution et de liquidité (LPL) du FMI à hauteur de près de 3 milliards de dollars, remboursables sur 5 ans avec une période de grâce de 3 ans», fait également remarquer le quotidien. Selon la Banque mondiale, «la pandémie de Covid-19 plombe les économies de la région MENA de quatre manières: détérioration de la santé publique, baisse de la demande mondiale de biens et services de la région, recul de l’offre et la demande intérieures en raison de l’application des mesures de distanciation sociale et, surtout, chute des prix du pétrole».
Selon Daniel Lederman, économiste en chef adjoint de la Banque mondiale et chef de l’équipe de rédaction du rapport, «la baisse de la transparence dans la région MENA, entre 2005 et 2018, pourrait avoir entraîné une perte de PIB par habitant comprise entre 7 et 14%». le journal précise aussi que les analystes de la Banque mondiale insistent sur le fait que le manque de transparence peut entraver la réalisation d’analyses crédibles sur des sujets importants. L’institution internationale entend mettre à la disposition des pays en développement jusqu’à 160 milliards de dollars d’aide financière, les 15 prochains mois, afin de leur permettre de protéger les ménages démunis et vulnérables, de soutenir les entreprises et de redresser leurs économies.