Pour le ministre de l’Industrie et du commerce, le bras de fer entre les commerçants et le gouvernement n’est rien d’autre qu’une manipulation ourdie par les grands commerçants, rapporte L’Economiste dans sa livraison du jour. «Il s’agit d’une manipulation des petits commerçants par les grands. Ces derniers les utilisent pour faire pression sur l’administration fiscale et la douane pour ne pas payer leurs impôts», estime Moulay Hafid Elalamy, cité par le journal. Le ministre qualifie d’ailleurs la situation de «pagaille».
L’Economiste fait remarquer que c’est le commerce de gros qui était ciblé par la DGI, et non le commerce de proximité. Et de préciser que les opérateurs du commerce de gros sont au nombre de 5.000 et ne payent qu’un IR professionnel autour de 4.000 dirhams par an, ce qui engendre un manque à gagner de pas moins de 6 milliards pour l’Etat. Pour Kamil Tawfik, chef du groupe parlementaire du RNI, l’Etat doit lutter contre cette fraude fiscale des opérateurs du commerce de gros pour pouvoir étoffer son budget.
Le journal rappelle que, dans le cadre du contrôle du gouvernement, la Commission des finances de la Chambre des représentants a convoqué, lundi soir, Mohamed Benchaâboun qui s’est expliqué sur la situation. Pour le ministre des Finances, la protestation en cours résulte d’une incompréhension et d’une fausse interprétation des dispositions.
L’Economiste poursuit en indiquant que ce dossier s’est désormais transformé en bras de fer entre les forces politiques du Parlement, notamment entre le PJD et le RNI. D’aucuns estiment, en effet, que la position prise par le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Otmani, qui a appelé à la suspension de l’exécution des dispositions fiscales concernant cette catégorie de commerçants, constitue une manœuvre hautement politique pour s’afficher comme le défenseur de ces petits opérateurs économiques, qui représentent d’ailleurs un poids électoral significatif.