Guerre en Ukraine: les professionnels de la filière agrumes s’attendent à des répercussions désastreuses

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Revue de presseKiosque360. Environ 30% à 40% des exportations marocaines sont concernées par le risque de non-paiement à cause du retrait de la Russie du système de messagerie interbancaire Swift. Cet article est une revue de presse des Inspirations Eco.

Le 14/06/2022 à 21h14

Dans sa livraison du 15 juin, Les Inspirations Eco s’intéresse aux exportations marocaines d’agrumes vers la Russie. Le quotidien rappelle ainsi qu’avec un marché totalisant 1,7 million de tonnes d’agrumes en 2021, les expéditions marocaines d’agrumes représentent 10% des importations agrumicoles globales de la Fédération de Russie.

Le Maroc exporte au total 600.000 tonnes/an, essentiellement vers les Etats-Unis et le Canada. Les Inspirations Eco indique que près d’un tiers de cette quantité est expédié vers la Russie par le Maroc, qui s’est vu écarté du segment des grands calibres (oranges). «Aujourd’hui et plus que jamais se pose avec acuité la question des paiements, compte tenu de la poursuite de la guerre russo-ukrainienne. Ces craintes sont jugées fondées, surtout à l’approche de la clôture de la campagne d’export agrumicole», souligne Les Inspirations Eco, rappelant que les banques russes ont été exclues du système de messagerie interbancaire Swift sur lequel s’appuient la plupart des institutions financières mondiales pour effectuer des transactions à l’international.

La même source précise qu’une alternative à cette situation pourrait consister en l’utilisation d’un mécanisme de compensation entre importations russes et exportations d’agrumes marocaines (troc), le recours à un système alternatif (tel que le Swift russo-chinois) ou encore la possibilité de régler en roubles ou en dirhams.

Force est de remarquer que l’encours des créances non réglées a été évalué par la Fédération interprofessionnelle marocaine des agrumes (Maroc Citrus) à plus de 57 millions de dollars US. Cette dernière, qui a récemment adressé une lettre au ministère de l’Agriculture, à celui des Finances et au Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), a jugé que le risque de non-paiement par les clients russes concernerait environ 30% à 40% de l’export des variétés de petits fruits.

Les Inspirations Eco signale aussi que cette situation est aggravée par la chute historique du rouble face au dollar et à l’euro après les dernières sanctions contre la Russie. Il faut dire que les professionnels s’attendent vraiment à des répercussions désastreuses sur la filière à cause des blocages liés aux paiements. Ils mettent en garde contre les impacts néfastes de ce conflit sur la filière, qui souffrait déjà de plusieurs facteurs structurels. 

Par Ismail Benbaba
Le 14/06/2022 à 21h14