Après trois ans de sévères restrictions de voyage en raison de la pandémie, les rues de La Mecque grouilleront bientôt de pèlerins venus du monde entier, dont des Marocains, pour accomplir le Hajj. C’est une nouvelle qui fait le bonheur des fidèles, mais aussi des voyagistes, pour lesquels ce circuit représente une importante partie du chiffre d’affaires.
Le ministère des Habous et des affaires islamiques avait, rappelons-le, annoncé, le 17 février dernier, que les frais du Hajj 1444 pour les pèlerins encadrés par le ministère lui-même sont fixés à 62.929 dirhams, argent de poche non inclus. Chez les voyagistes, les tarifs sont, en toute logique, plus élevés, notamment en fonction des produits et services proposés.
Une gamme diversifiée de produits
Contacté par Le360, Mohamed Semlali, président de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc, tient à signaler que les produits proposés diffèrent d’un voyagiste à un autre.
Il faudra compter désormais au minimum un budget de 72-73.000 dirhams pour le pack économique. Quant à l’offre touristique, les fidèles seront amenés à débourser au moins 85.000 dirhams, contre plus de 98.000 dirhams pour les offres premiums.
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Mohamed Semlali indique que les contraintes ne sont pas les mêmes pour le ministère que pour les agences de voyages, ce qui explique cette différence de prix entre le pack économique proposé par les voyagistes et celui proposé par la tutelle.
«Tout d’abord, le ministère arrive à louer des hôtels en totalité de chambres pour le nombre de pèlerins qu’il encadre. Chez les agences de voyages, c’est un peu différent. Chaque prestataire cherche des établissements hôteliers en fonction des offres dont il dispose, tout en respectant les dispositions du cahier de charges définies par le ministère du Tourisme en catégorie d’hôtels», fait-il savoir.
Un cahier de charges à respecter
«Les hôtels proposés par les voyagistes doivent être classés au minimum un trois étoiles, et situés sur une distance de 1.000 mètres au maximum du parcours des rites. Mais, cette fois-ci, vu le manque d’hôtels trois étoiles, au vu de la levée des restrictions sanitaires et de la demande qui a explosé, partout dans le monde, la Fédération nationale des agences de voyages a demandé une dérogation au ministère du Tourisme, lequel a répondu favorablement, pour que la distance puisse aller jusqu’à 1.500 mètres», poursuit-il.
Autre facteur qui explique cette différence de prix: l’encadrement et l’assistance des pèlerins, que ce soit pour les rites, l’équipement des tentes, la nourriture... Selon Mohamed Semlali, «chaque 50 fidèles sont encadrés par au moins deux personnes, en plus d’un Alem. Ce sont des coûts supplémentaires qui justifient cet écart. S’ajoute à cela, le nombre de personnes par chambre: les voyagistes ne proposent que des chambres doubles, triples ou quadruples».
Quid de la demande?
Selon le président de l’Association des agents de voyages de la région de Casablanca-Settat, Khalid Benazzouz, la demande pour le Hajj de cette année hégirienne 1444 a du mal à se maintenir par rapport aux années précédentes, compte tenu des tarifs de l’opération de pèlerinage proposés, lesquels ont connu une hausse significative.
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Un avis partagé par un voyagiste à Rabat qui souligne que le Hajj 1444 coûtera très cher aux pèlerins. D’après lui, ce pilier de l’islam est devenu inaccessible face à l’explosion des tarifs, notamment ceux des billets d’avion proposés par les compagnies aériennes autorisées à transporter les fidèles, à savoir la Royal Air Maroc et Saoudia Airlines.
«Nous achetons les billets d’avion à 16.000 dirhams, contre 14.500 dirhams l’année dernière. Un prix encore plus élevé que celui proposé à la tutelle. Les tarifs que nous proposons ont certes grimpé, mais c’est dû à des pressions inflationnistes», déplore-t-il.
Rappelons que l’année dernière, quelque 15.000 fidèles marocains ont pu accomplir le Hajj sur la base du tirage au sort de 2019. Ils étaient 10.000 à avoir effectué le déplacement dans le cadre du circuit officiel géré par le ministère des Habous et des Affaires islamiques, et 5.000 par les agences de voyages. Ces 15.000 pèlerins ont représenté 45% du quota réservé généralement au Maroc (34.000) par les autorités saoudiennes.