Les prix des carburants au Maroc étant libéralisés depuis 2015, les consommateurs subissent de plein fouet l’envolée des prix. Début novembre, le prix du diesel a franchi la barre des 10 dirhams. Au Parlement, des voix se sont élevées ces derniers jours appelant le gouvernement à faire preuve d’imagination et à trouver un mécanisme susceptible de réduire l’impact de la hausse du cours du pétrole sur le pouvoir d’achat des Marocains.
Les propriétaires des stations-service ont réagi à leur tour, via un communiqué diffusé hier, jeudi 18 novembre 2021, réclamant une refonte, ne serait-ce qu’à titre provisoire, des taxes pesant sur leur l’activité, lesquelles représentent 50% de la structure des prix des carburants.
La Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants libres des stations services (Fnpcgss) revient à la charge pour contester le mode de calcul de la cotisation minimale lequel se fait sur la base du chiffre d’affaires réalisé, sachant que la marge des stations-service est fixe, basée sur les quantités achetées (264 dirhams/m³) et non sur un pourcentage du chiffre d’affaires.
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"L'augmentation du chiffre d’affaires d'une station ne peut être traduite par un business prospère comme ainsi conçu par la direction générale des impôts qui opte pour une forte taxation. Inversement, le repli du chiffre d’affaires engendré par la baisse des prix à la pompe, déclenche des révisions fiscales. Dans les deux cas de figure, la situation est préjudiciable pour les stations-service. C’est la raison pour laquelle notre fédération réclame des mesures concrètes pour remédier à cette injustice", explique Fedwa Ahmar Lagroun, conseillère auprès de la Fnpcgss.
L’absence de corrélation entre le chiffre d’affaires et la marge entraîne une incompréhension par les services des impôts qui n’hésitent pas à déclencher des contrôles fiscaux.
Les propriétaires des stations-service appellent donc à tenir compte des spécificités de leur activité, et proposent d’introduire une «taxe flottante» en vue de préserver le pouvoir d’achat et de maintenir les prix dans des limites maîtrisables et raisonnables.