Huile de table: le risque d'une flambée des prix plane

Mise en bouteille d'huile d'olive.

Mise en bouteille d'huile d'olive. . DR

Revue de presseKiosque360. Le Maroc dépend en bonne partie des importations pour satisfaire ses besoins en huiles brutes. De quoi craindre un risque de flambée des cours mondiaux des matières premières et ses conséquences sur le pays. Cet article est une revue de presse du journal Les Inspirations ÉCO.

Le 30/12/2021 à 23h23

L’augmentation des prix de vente constatées sur le marché national des huiles de table fond des ondes. Dans son édition du jour, Les Inspirations ÉCO rapporte que les résultats du rapport du conseil de la concurrence ont permis de «conclure que les augmentations des prix de vente des huiles de table, enregistrées sur le marché national, s’expliquent par la conjonction de facteurs objectifs liés à la structure du marché lui-même et aux évolutions du marché extérieur duquel il est dépendant».

Il faut dire qu’«actuellement, le Maroc connaît un déficit très important en matières premières de base utilisées pour la fabrication des huiles de table raffinées». Il précise que «98% des huiles raffinées commercialisées sur le marché national sont produites à partir d’une matière première importée dont plus de 95% sous forme d’huiles brutes et moins de 3% sous forme de graines, principalement le tournesol». Ce qui coûte une facture de près de 4 MMDH par an seulement pour les importations des huiles brutes. «En gros, elle s’élève à 9 MMDH si l’on compte les importations des tourteaux.

Il faut rappeler qu’un contrat-programme a été conclu entre l’Etat et la Fédération interprofessionnelle des oléagineux afin de relancer la filière dont le potentiel est évalué à 600.000 ha», ajoute le quotidien. Il relativise toutefois, soutenant que «le contrat-programme n’a pas atteint les objectifs fixés puisque les résultats restent très en deçà des objectifs inscrits initialement».

Le journal affirme que d’autres facteurs expliqueraient la hausse des prix des huiles de table, notamment l’absence de la trituration dans l’activité de transformation locale, laquelle est portée par deux opérateurs, en l’occurrence Lesieur Cristal, qui est l’opérateur historique avec son unité de trituration de Casablanca, et le groupe HSB, avec son unité de Ain Taoujdate dans la région de Meknès.

Aujourd’hui, seuls 3,5% des huiles raffinées produites sont issues de la trituration locale dont 2,2% à base de graines importées et 1,3% de graine locales. Le Maroc est donc très dépendant des importations. Ce qui l’expose à un risque de flambée des cours mondiaux des matières premières sur ce produit de première nécessité. Il est donc important que le Maroc gagne à mettre en avant sa filière oléagineuse dont l’importance et le rôle ne sont plus à démontrer. A noter que le marché global des huiles de table au Maroc est estimé à environ 6 MMDH.

Par Rachid Al Arbi
Le 30/12/2021 à 23h23

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Malheureusement le secteur agricole marocain risque fort de ne pouvoir jamais maîtriser la totalité de la filière de production d'huile. En effet, la récente loi sur la vente de terre agricole sans limitation à des sociétés anonyme, y compris détenus par des étrangers, fera que les tensions sur les produits agricoles vont s'accentuer à l'avenir car avec cette loi la part de l'exportation dans la production agricole ne cessera de croître provoquant à terme des tensions sur les prix dans le marché national.

Et pourquoi l'etat n'encourage pas le secteur agricole dédié à la culture des plantes oléagineuses pour enfiguer le déficit de ces matières premières à l'instar des autres cultures? Des initiatives dans ce sens devraient être prises pour encourager les agriculteurs à orienter leurs activités vers les cultures du tournesol et du colza.

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