IA: quelles chances pour le Maroc et l’Afrique?

H20, puce d'intelligence artificielle la plus avancée de Nvidia

H20, la puce d'intelligence artificielle la plus avancée de Nvidia.

Revue de presseL’Afrique affirme progressivement sa souveraineté numérique grâce à un écosystème IA en pleine croissance, notamment dans le Royaume. Pour l’expert Badr Boussabat, l’IA peut devenir un levier d’inclusion, à condition de miser sur la formation. Il souligne aussi le potentiel stratégique du métavers, à la croisée de l’IA et de la blockchain. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News Hebdo.

Le 21/04/2025 à 19h38

Alors que les technologies d’intelligence artificielle (IA) ne cessent de se déployer à l’échelle mondiale, l’Afrique commence à se positionner comme un acteur à part entière dans cette révolution. Dans un entretien avec Finances News Hebdo, Badr Boussabat, expert international en intelligence artificielle, explique que cette dynamique marque les prémices d’une véritable souveraineté technologique, mais aussi d’un possible levier d’inclusion économique.

Les projets liés à l’IA se multiplient sur le continent africain, révélant une volonté croissante d’indépendance technologique. «La souveraineté dans l’intelligence artificielle est fondamentale. Elle commence par la création d’un écosystème solide et des entreprises ambitieuses», explique Badr Boussabat.

Le salon Gitex Africa, organisé dans le Royaume, en est une parfaite illustration. De plus en plus de pays africains y affichent leurs ambitions, portées par un élan entrepreneurial et institutionnel.

Sur un plan réglementaire, l’Europe a fait un pas en avant avec son AI Act, mais les contours restent encore larges. «Il n’existe pas encore de cadre mondial unifié sur l’intelligence artificielle. L’AI Act européen reste une directive, pas une loi contraignante», rappelle l’expert.

Si ce texte propose des lignes directrices utiles, il souligne l’absence d’un véritable accord international sur l’encadrement de cette technologie, dont les usages évoluent à grande vitesse.

Dans ce contexte, le Maroc se distingue par une adoption rapide des outils génératifs.

«L’utilisation de l’IA au Maroc est loin d’être marginale. Au contraire, on parle même du Maroc comme du deuxième pays au monde qui utilise le plus ChatGPT rapporté à sa population», révèle Boussabat.

Cette curiosité collective pourrait bien être le socle de la prochaine vague de projets innovants, à condition de continuer à structurer l’accès à la technologie.

Au cœur de cette dynamique, la formation apparaît comme un pilier essentiel. Contrairement aux craintes d’une accentuation des inégalités, l’IA peut devenir un formidable outil d’inclusion. «L’intelligence artificielle peut être un outil d’inclusion socioéconomique, à condition qu’on forme et qu’on accompagne», insiste-t-il, ajoutant qu’«en Afrique, on voit de plus en plus de formations accessibles et d’initiatives locales, y compris au Maroc, qui permettent aux jeunes de se former gratuitement à ces outils».

Au-delà de l’IA générative, une technologie émerge discrètement mais pourrait bien connaître un second souffle stratégique: le métavers. «Il a été mis de côté, mais il va revenir fort, car il représente la convergence entre IA et blockchain», affirme Boussabat, selon lequel l’évolution de l’IA rend le métavers plus légitime, notamment dans une perspective d’économie immersive où ces univers numériques deviendront des terrains d’interaction incontournables.

Par Nabil Ouzzane
Le 21/04/2025 à 19h38

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Le Maroc a les compétences nécessaires pour développer l'IA et même fabriquer les puces. Il faut une volonté politique, une stratégie et un budget avec des contrôles, des objectifs et des auditions pour contrôler l'avancement. Tout ça est possible et les marocains sont bien formés au Maroc et à l'étranger. C'est le rôle des dirigeants politiques.

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