Pour la rentrée 2020-2021, ce sont plus de 6.800 tonnes de cahiers scolaires qui ont déjà été acheminés vers le marché marocain, soit une importation qui équivaut à 150 millions de dirhams. Une situation qui ne peut que révolter les producteurs locaux souffrant, depuis longtemps, d’une concurrence déloyale, comme le rapporte Aujourd’hui le Maroc qui, dans son édition de ce 8 octobre, rappelle au passage que la production tunisienne représente à, elle seule, plus de 90% du total des importations de cahiers au Maroc et que les autorités ont ainsi imposé, depuis janvier 2019, des droits antidumping pour cinq ans aux Tunisiens (15,69% pour Sitpec et 27,71% pour Sotefi).
Néanmoins, pour les industriels marocains, les importations restent une menace pour la production nationale alors que, depuis quatre ans, le secteur affiche une autosuffisance. En effet, aucune pénurie n’a été observée à ce niveau et aucune spéculation de prix n’a été déclarée, précise le journal. Résultat: les producteurs locaux perdent d’importantes marges. Pour rappel, le secteur tourne pendant 10 mois pour seulement deux mois de ventes. La production nationale représente un volume global de 22.000 tonnes par an et son chiffre d’affaires est de l’ordre de 450 millions de dirhams.
L’inquiétude monte, tout particulièrement cette année synonyme de crise économique, de conjoncture inédite et de rentrée scolaire particulière. La crise engendrée par la pandémie de Covid- 19 a notamment retardé le retour des enfants sur les bancs de l’école, impactant les industriels locaux qui ont dû décider de baisser leur cadence de production. Ainsi, un repli de l’ordre de 15% a déjà été enregistré par rapport à l’année dernière, ainsi qu’une baisse des prix du cahier de 8 à 12% comparé à l’an passé…