Les négociations se sont relativement figées entre les représentations professionnelles de l’industrie pharmaceutique et de son écosystème. «En cause, la guerre entre les laboratoires pharmaceutiques marocains et leurs homologues étrangers autour des autorisations de mise sur le marché (AMM)», rapporte le quotidien arabophone Assabah dans son numéro du lundi 19 octobre. Et, selon des sources citées par le journal, la lenteur dont souffre la procédure d’octroi de ces autorisations ralentit le rythme des commercialisations, ce qui impacte négativement le chiffre d’affaires de ces structures.
Ainsi, les sources du quotidien affirment que les laboratoires étrangers contournent la loi 17-04 qui réglemente le secteur. «L’article 19 de cette loi stipule clairement que, pour commercialiser un médicament au Maroc, il faut que le laboratoire concerné dispose d’une unité de fabrication dans le pays», rappelle le quotidien. Pour se libérer de cette contrainte, les laboratoires étrangers déposent leurs demandes d’autorisation de mise sur le marché auprès de laboratoires marocains, eux-mêmes ne disposant pas d’unités de fabrication. «Pourtant, cette loi a pour objectif de mettre les professionnels du secteur devant leurs responsabilités et de protéger les consommateurs», rappelle Assabah. D’autant que ces pratiques déséquilibrent les fondamentaux de l’industrie pharmaceutique au Maroc. «Les autorisations sont souvent accordées pour la commercialisation de médicaments qui peuvent être fabriqués au Maroc, à travers des dérogations accordées par la direction des médicaments du ministère de la Santé», précise ainsi le journal. Une pratique qu‘interdit explicitement la loi.
A ce propos, le quotidien rappelle que la part de l’industrie locale dans le marché marocain a régressé de 85 à 70% en moins de 20 ans, alors que les importations de médicaments ont augmenté. Résultat: la balance commerciale pharmaceutique affiche un déficit de 4,8 milliards de DH, pour un marché total de 14,7 milliards de DH.