Au moment où le gouvernement, lors de sa réunion hebdomadaire, tenait à rassurer sur sa capacité à affronter le Coronavirus et ses retombées sur l’économie, le choix des investisseurs semble déjà tranché.
A l’instar des bourses mondiales qui ont mal réagi à la réponse américaine à la pandémie de coronavirus (suspension des vols de et vers l’Europe), la panique a motivé tous les investisseurs dans leur ruée vers la vente.
A la clôture ce jeudi 12 mars, la Bourse de Casablanca signe un nouveau plus bas historique, en cédant 6,7% à 10.579,76 points, suite à l’échange d’un volume de transactions frôlant les 530 millions de dirhams.
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«La situation est d’autant plus inquiétante que le marché a cassé le support de 10.800 points sur lequel s’appuyait le canal haussier qui guidait le marché depuis 20 ans», commente Mostafa Chakroun, trader indépendant, graphique à l’appui.
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«Le Masi a craqué avec des ventes qui semblent provenir autant d'investisseurs étrangers que de petits porteurs (en direct ou via les rachats d'OPCVM). En particulier, les étrangers liquident des positions marocaines pour couvrir les pertes globales», explique de son côté Farid Mezouar, directeur de FL Markets, une plateforme d’analyse marocaine.
En effet, même si les investisseurs étrangers ne représentent actuellement qu’environ 10% des échanges en Bourse, devant la faible liquidité, tout mouvement vendeur brutal de plusieurs millions de dollars pèse sur les grandes capitalisations. En plus, les petits porteurs ont tendance à suivre les investisseurs étrangers, ajoute la même source.
Par ailleurs, si la correction de lundi a été déclenchée par le krach pétrolier, la chute de ce jeudi est survenue dans un contexte de panique à cause du classement du coronavirus en pandémie, de la décision de Trump d'isoler les Etats-Unis de l'Europe et de la non baisse des taux de la BCE, poursuit Farid Mezouar. Ce dernier y voit également l’effet de la sortie du Haut commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, qui s'attend à la pire année de croissance économique depuis 20 ans. «Plusieurs secteurs commencent à mettre un pied à terre, comme le tourisme et le transport aérien. De plus, les annulations d'évènements se sont succédées, ce qui crée un climat anxiogène néfaste pour la confiance des agents économiques», conclut le patron de FL Markets.